Nord-Kivu : la société civile s’oppose à l’enrôlement des déplacés de guerre

Les coordinations de la société civile des territoires de Nyiragongo, Rutshuru et Masisi (Nord-Kivu), ont exprimé, lundi 13 février, leur opposition à l’enrôlement des déplacés venus de leurs entités.

Ces personnes sont, pour l’instant, installées dans les sites d’hébergement à Goma, à Kanyaruchinya, à Kahembe, à Don Bosco et autres sites tout autour du chef-lieu du Nord-Kivu. 

Dans un communiqué de presse conjoint publié ce lundi, les responsables de ces structures exigent à la CENI de sursoir les opérations d’enrôlement des déplacés dans ces sites. 

Ils ont souhaité que ces personnes soient enrôlées après la reprise des leurs localités respectives par l’armée.

Et, ces activistes de la société civile ont exprimé la crainte de perdre quelques circonscriptions électorales dans ces territoires, poursuit le communiqué. 

L’un des signataires de ce communiqué de la coordination territoriale de Nyiragongo, Mambo Kawaya a expliqué ce qui suit :

« Nous avons demandé à la CENI de sursoir d’abord dans ces zones qui sont touchées par l’agression rwandaise notamment à Rutshuru, à Masisi et à Nyiragongo puisque la plupart de ces populations se trouvent dans le territoire de Lubero en déplacement, dans la ville de Goma, dans des familles d’accueil. La population de Rutshuru se trouvent à Nyiragongo dans des sites d’accueil. Kibumba et Buhumba, sa population se trouve toujours dans des familles d’accueil et dans les camps des déplacés, Don Bosco et Kanyaruchinya. La population de Masisi de Kirolirwe et Kitchanga sont où ? ».

Sa crainte est de voir plusieurs circonscriptions électorales perdre leurs électeurs :

« On ne peut dire à quelqu’un de s’enrôler. La machine a été codifier même si vous êtes à Kanyaruchinya, on me dira que le groupement de Rusayo, c’est Kisigari. La machine a été codifiée sur Kisigari. Cette personne, comment saura-t-elle, si elle s’enrôle sur un même lieu ? Et si elle s’enrôle au niveau de Goma, si elle va à Saké et consort, c’est vraiment une perte pour plusieurs circonscriptions électorales ».

Mambo Kawaya a par ailleurs invité le gouvernement à trouver une solution rapide pour que ces déplacés retournent dans leurs milieux de vie.

Il a assuré qu’ils vont tout faire pour contraindre ce processus électoral, en attendant la reconquête de ces villages par le gouvernement congolais.

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