Plus de huit mille enfants des déplacés du site de Kigonze se retrouvent chaque jour dans les rues de Bunia (Ituri) pour mendier afin de survivre. Certains d’entre eux ont abandonné leurs parents et passent la nuit devant les maisons de commerce. D’autres se livrent aux actes de violence, ont constaté mardi 11 avril des reporters de Radio Okapi.
Ces enfants, dont l’âge varie entre deux et quatorze ans, déambulent à longueur de journée dans les principales artères de la ville de Bunia pour demander de l’argent. Avec les sommes collectées, ils peuvent acheter de quoi se nourrir.
D’autres ramassent des restes de vivres parfois pourris et abandonnés dans les marches ou se livrent au banditisme en agressant des passants, surtout pendant la nuit.
Inquiets et désemparés, leurs parents demandent au gouvernement de restaurer l’autorité de l’Etat dans le territoire de Djugu pour leur permettre de rentrer chez eux et reprendre une vie normale.
Suspension de l'aide humanitaire
Selon le président du comité de déplacés du site de Kigonze, Jean Faustin Nganza, ce phénomène s’est accentué depuis la suspension de l’aide humanitaire il y a environ sept mois.
Certains enfants ont abandonné même les écoles à cause des conditions de vie difficile. Il s’inquiète pour leur avenir. Pour lui, la solution durable, c’est d’imposer la paix pour qu’ils retournent dans leurs milieux d’origine.
La cheffe de division des affaires humanitaires en Ituri, Louise Wanitho, assure que le gouvernement a entrepris des démarches avec le soutien des partenaires pour le retour volontaire de ces déplacés dans des milieux sécurisés.
Des milliers d’enfants sont dans des situations similaires dans les territoires de Djugu et Irumu, également affectés par les atrocités des groupes armés.
