Bunia : près de 21 500 enfants ne fréquentent pas l’école à cause des conflits armés

 Près de 21 500 enfants en âge scolaire ne vont pas à l’école à cause des conflits armés qui affectent la province de l’Ituri, a révélé jeudi 15 juin à Bunia le coordonnateur du Réseau des associations pour le développement durable (RADD), après des enquêtes menées dans quatre sites installés à Bunia et dans les villages environnants.  

Le responsable du RADD, Florent Nzama, s’exprimait ainsi au cours d’une production publique organisée par Radio Okapi à l’Université Shalom de Bunia. Selon lui, faute d’encadrement, la plupart de ces enfants se retrouvent dans la rue où ils s’adonnent à la consommation des stupéfiants.  

Plusieurs personnes, interrogées par Radio Okapi, invitent le gouvernement à prendre ses responsabilités face à ce fléau. 

  L’ONG RADD dit avoir mené ces enquêtes sur plusieurs sites : 

  • Kigonze 
  • Salama 
  • ISP 
  • Rwaparara  

Parmi les 21.494 enfants en désertion scolaire figurent 11.194 filles dont certaines sont violées ou tombent enceintes. D’autres, parmi eux, passent la nuit à la belle étoile, exposés à plusieurs risques ; comme l’explique Florent Nzama : 

« Comme ils ne sont pas encadrés dans les rues de Bunia, vous trouverez par exemple au rond-point Capa, 65 enfants que nous avons identifiés, dont 4 filles.  Et parmi ces filles, il y a une de 13 ans qui a été victime de violences sexuelles et, en ce moment, elle est enceinte. Et dans des débits de boisson, la nuit, elles sont violées ». 

De son côté, la MONUSCO indique que des efforts sont fournis pour que les droits des enfants en situation difficile soient respectés. Elle évoque les suivis et plaidoyers qui sont faits pour que des solutions soient trouvées à cette problématique.  

Paulin Kahamire, officier à la section protection de l’enfant de le MONUSCO, explique : 

« Au niveau de la justice, il y a des décisions qui ont été prises contre les auteurs de violations graves de droits des enfants qui ont été déférés devant la justice. Il y a des dossiers qui sont en instruction ; et d’autres attendent le jugement ». 

Pour la division provinciale du Genre, famille et enfant, la solution durable passe par le rétablissement de la paix pour permettre aux personnes déplacées de retourner dans leurs villages, où ils peuvent scolariser leurs enfants dans des conditions normales.  

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