Bintou Keita : « Le départ de la MONUSCO est déjà déclenché, mais il faut un retrait digne et pacifique »

« Le départ de la MONUSCO est déjà déclenché, mais il faut un retrait digne et pacifique. On ne démantèle pas une mission en un jour », a déclaré Bintou Keita, Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations unies en RDC, lundi 19 juin à Kinshasa.

La cheffe de la MONUSCO l’a affirmé lors du point de presse animé conjointement avec le ministre de la Communication et médias, Patrick Muyaya, à Kinshasa.

Pour un retrait responsable de la MONUSCO, il faut que qu’il y ait la montée en puissance de la présence des Forces de sécurité de la RDC, a rappelé la cheffe de la MONUSCO. Partout, où il y a des déplacés internes qui sont sous la protection des casques bleus, elle fait remarquer qu’on devra s’assurer que les soldats de la paix ne laissent pas un vide.

Selon Bintou Keita, le retrait de la MONUSCO se fait sur base de l’atteinte des conditions minimum des jalons les plus importants du plan de transition conjoint avec le Gouvernement de la RDC, notamment :

  • la réduction sensible des menaces liées aux groupes armés grâce à une approche globale
  • la mise en œuvre opérationnelle du programme P-DDRCS
  • l’organisation des élections crédibles, transparentes, pacifiques tenues dans le délai constitutionnel.

« On ne peut se fixer une date »

D’après Patrick Muyaya, le gouvernement a accédé à la demande de la population pour le départ de la MONUSCO, mais cela doit se faire de manière organisée, civilisée et structurée.

Il note qu’à propos de ce retrait, on ne peut se fixer une date, parce qu'il peut y avoir plusieurs imprévus et impondérables.

« Pour l'instant, nous devons nous focaliser sur l'accomplissement des quatre jalons prioritaires », a ajouté M. Muyaya.

Appuyer les processus de Nairobi et Luanda

« La MONUSCO reste engagée dans tous les processus régionaux pour le retour de la paix dans l’Est de la RDC et, par conséquent, le retour des milliers des déplacés dans leurs milieux d’origine. C’est notamment le processus de Nairobi et celui de Luanda », a ajouté la cheffe de la mission onusienne lors de ce point de presse.

Pour Bintou Keita, l’apport de la MONUSCO dans le processus de paix de Nairobi n’est pas seulement d’ordre logistique. Il porte aussi sur son expertise technique en matière de démobilisation et désarmement des groupes armés, de protection des enfants et d’intégration des femmes dans ledit processus.

La MONUSCO tient également au respect de la Feuille de route de Luanda, a-t-elle ajouté.

 

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