Restauration de la sécurité et amélioration des conditions de vie des Congolais : principaux défis du nouveau mandat de Félix Tshisekedi

La restauration de la sécurité, principalement dans la partie orientale de la RDC, mais aussi l’amélioration des conditions de vie de la population sont entre autres les principaux défis que le Président réélu, Félix-Antoine Tshisekedi, devra relever. Dans son discours de campagne, le Président Félix-Antoine Tshisekedi avait promis de « restaurer l’autorité de l’Etat, d’assurer avec plus d’efficacité, la sécurité pour tous au moyen d’une restructuration profonde de l’appareil de sécurité et de défense, ainsi que la possibilité de recruter au moins 25 000 policiers par an ». Cela en vue de de pacifier le pays.

Alors que le Chef de l’Etat congolais prête serment ce samedi 20 janvier à Kinshasa, les Mouvement rebelle du M23, soutenu par le Rwanda, a repris les attaques contre les groupes armés d’autodéfense au Nord-Kivu. Des millions des Congolais ont abandonné leurs maisons pour trouver refuge dans des familles d’accueil et des camps des déplacés. Parfois sans assistance, ils vivent dans des conditions difficiles et frôlent la malnutrition.

Des groupes armés étrangers comme les FDLR et les ADF perturbent la quiétude des Congolais. En Ituri, des groupes armés locaux comme les CODECO, les Zaïre provoquent, à la suite de leurs exactions, des déplacements de nombreux habitants. L’instauration de l’état de siège a certes permis de réduire ces violences, mais ils sont toujours nombreux, ces Congolais qui n’ont pas regagné leurs domiciles.

En outre, les habitants des territoires n’ont pas eu la possibilité de choisir leurs dirigeants et représentants le 20 décembre. L’insécurité qui règne à Kwamouth, dans la province du Mai-Ndombe a poussé la CENI à décaler l’opération de l’enrôlement des électeurs. Les déplacés de ce conflit n’ont pas eu la possibilité d’obtenir les cartes d’électeurs. Ils attendent la programmation, par la CENI, de cette opération.

Il en est de même pour les Congolais habitant les territoires du Nord-Kivu occupés par les rebelles du M23. Les opérations d’identification des électeurs n’ont pas été organisées pour des raisons sécuritaires. Du coup, ces compatriotes devraient attendre pour élire leurs députés nationaux et provinciaux.

Afin de réduire sensiblement ces phénomènes de groupes armés, le Gouvernement a mis en place le Programme désarmement démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (PDDRC-S) qui permettent aux ex-combattants de déposer les armes et ainsi permettre le retour de la paix. En attendant, la situation sécuritaire reste précaire dans plusieurs territoires des provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu.

Améliorer des conditions de vie

Le nouveau mandat du Président Tshisekedi est aussi celui qui doit mettre en place les mécanismes pour améliorer les conditions de vie des Congolais, la promotion de l'emploi et la formation professionnelle continue. Mais aussi mettre en place des structures pour un revenu suffisant, la garantie de l’accès aux services publics de base.

Les programmes à mettre en place devraient combattre la pauvreté, l'exclusion et la vulnérabilité des Congolais.

Mais aussi protéger le pouvoir d’achat de tous les citoyens congolais contre les aléas du prix à l’importation et des variations du taux de change, afin de leur assurer une qualité de vie stable et digne, en maîtrisant davantage le cadre macroéconomique.

Cette amélioration du niveau de vie implique aussi la construction des routes et autres infrastructures qui devraient permettre l’évacuation facile des produits agricoles des centres de production vers les centres de consommation. Mais aussi le déplacement des populations d’une région à une autre, dans des conditions humaines avec des routes praticables. 

Relever le défi de l'accès à l'électricité et à l'eau devrait être l’autre axe majeur de du prochain quinquennat du Chef de l’Etat congolais.

Lutter contre la corruption

L’un des aspects qui freinent la mobilisation des recettes mais aussi l’atteinte des objectifs de développement en RDC, c’est la corruption. Et le Président Félix-Antoine Tshisekedi a, au cours du premier mandat, mis en place des structures qui avaient pour mission de lutter contre la corruption. L'Agence de prévention et de lutte contre la corruption (APLC), un Service spécialisé au sein du cabinet du Président de la République devrait mettre ne place des dispositifs pour mettre fin à cette pratique.

Mais le travail réalisé par cette agence, n’a pas atteint les résultats attendus ; certains agents ayant été interpellés pour des pratiques de corruption. L’Inspection générale des finances (IGF) tente de colmater des brèches et empêcher les individus de détourner des fonds publics. Mais son rayon d’action est limité.

Des milliards de dollars échappent au contrôle des régies chargées de mobiliser des recettes. Cette situation est régulièrement évoquée par des bailleurs de fonds, des pays amis de la RDC. D’ailleurs, dans son message de félicitation au Président réélu, la Belgique a encouragé le Président Tshisekedi à poursuivre les efforts en matière de lutte contre la corruption. 

Retrouver la Cohésion nationale

La campagne électorale de novembre 2023 a creusé des tranchées entre les partisans du candidat Félix-Antoine Tshisekedi et ceux des candidats de l’opposition. Les deux parties ont développé des discours frisant des attaques personnelles contre les leaders de chacune de plateforme politique.

Retrouver la cohésion nationale sera l’un des défis du nouveau Président. Les discours de campagne ayant affecté plus d’un, il devra trouver des mots forts pour rassurer les parties lésées.

Lire aussi sur radiookapi.net: