Goma: des milliers de nouveaux déplacés peinent à accéder à l’eau potable

 

Des milliers de nouveaux déplacés autour de Goma (Nord-Kivu) sont confrontés à des difficultés d'accès à l'eau potable depuis plus de deux semaines. Conséquence : les conditions d'hygiène se dégradent dangereusement, exposant les personnes à de graves risques sanitaires.

Pour s'approvisionner en eau, certains déplacés doivent parcourir de longues distances, parfois jusqu'à une demi-journée, pour obtenir une quantité insuffisante. L'absence de conteneurs adéquats aggrave la situation, limitant la quantité d'eau pouvant être transportée.

L'arrivée massive et rapide de deux mille nouveaux déplacés autour de Goma a aggravé une situation humanitaire déjà désastreuse. Rachidi Bandu, référant technique eau, hygiène et assainissement pour Médecins Sans Frontières au Nord-Kivu, décrit ces conditions de vie effroyables :

« Vraiment les gens défèquent juste à côté des abris. Il y a des mouches qui passent par-ci et là, la situation est vraiment dramatique. Donc, nous sommes en train de mettre en place des installations sanitaires, certains sont déjà achevés, d’autres en cours ; pour certains déplacés qui sont campés dans les écoles. Il y a des latrines qui étaient destinées aux élèves, elles sont non entretenues ».

En termes d’alimentation en eau, poursuit la même source, « on a environ 3 litres d’eau par personne et par jour. Et dans certains sites, les gens ont moins de ces 3 litres par personne et par jour ». 

Le risque de propagation du choléra est extrêmement élevé, d'autant plus que la capacité de réponse de MSF est actuellement limitée à 20% des besoins. Face à l'ampleur de la crise, l'organisation appelle à une mobilisation urgente de l'ensemble des acteurs humanitaires pour soulager les souffrances des populations déplacées.

MSF appelle à fournir un minimum de 15 litres d'eau par personne et par jour aux populations déplacées autour de Goma. Bien que cette quantité reste inférieure aux standards recommandés par l'OMS, elle contribuerait, selon MSF, à réduire significativement le risque de propagation des maladies hydriques dans ces ménages fragilisés. 

       

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