Nord-Kivu: les rebelles du M23 accusés de viol sur 6 femmes à Mugunga

Des déplacés de Mugunga au Nord-Kivu lors de la visite des diplomates africains, 24/02/2011.

Des hommes en tenue militaire, identifiés comme des rebelles du M23, sont accusés d’avoir violé, samedi 1er décembre, six femmes et emporté des biens appartenant aux déplacés, dans le camp Mugunga 3 situé à environ 7 km de la ville de Goma (Nord-Kivu).

Des sources proches du camp affirment qu’au moins douze jeunes ont été emmenés de force, par ces rebelles, pour transporter les butins. Certains d’entre ces otages ne sont pas encore rentrés dans leurs familles.

Selon les mêmes sources, cette attaque de deux heures a eu lieu au moment où les rebelles du M23 se retiraient de la ville de Goma.

«Nous avons entendu des tirs dans la cité et nous étions surpris que les gens étaient déjà entrés dans le camp. Ils ont pillé dans chaque porte. Celui qui n’avait pas d’argent a donné son téléphone portable ou tout autre chose», a témoigné un déplacé.

Le Programme alimentaire mondial (Pam) et la Caritas Congo ont distribué, le matin de dimanche 2 décembre, des vivres à ces déplacés dépourvus de tout.

Début novembre dernier, l’Assemblée nationale avait remis treize tonnes de haricot aux déplacés du camp de Mugunga III. Chaque ménage avait bénéficié de 5 kilos de haricot grâce à un montant de 10 000 USD dollars américains débloqués par le bureau de la chambre basse du Parlement.

Tout en saluant le geste de l’Assemblée nationale, ces déplacés avaient demandé le rétablissement de la paix dans leurs villages afin d’y retourner.

«Même si nous mangeons, nos enfants du niveau secondaire ne vont pas à l’école, d’autres sont devenus des enfants de la rue. Nous femmes, nous menons une vie très difficile dans le camp, en tout cas ce n’est pas suffisant. Les vivres qu’on nous envoie ne suffisent pas. C’est pourquoi, nous continuons à demander la paix pour que nous puissions retrouver notre ancienne vie de chez nous », avait affirmé Mme Charly Amunazo, présidente du camp des déplacés de Mugunga III.

Le camp des déplacés de Mugunga, qui compte 9 000  ménages, est aussi confronté aux problèmes de maladies sexuellement transmissibles, notamment le VIH/Sida.

Dans la même nuit, un groupe d’hommes armés ont emporté au moins 14 vaches, 70 chèvres et 30 moutons dans la localité de Rusayo où le corps d’un des voleurs, en tenue militaire, portant la mention FAC,  a été retrouvé ce matin.

«Ce dernier aurait été tué par ses pairs lors du partage du butin», estime le chef de cette entité.

Ce serait, selon plusieurs témoignages, les mêmes hommes qui ont pillé dans la nuit de samedi à dimanche un camp de déplacés ainsi que le village de Mugunga.

Au quartier Mahyuta à Sake, tout le matériel de la radio locale Solidarité, ont été emportés par ces hommes armés, affirment des sources de la région.

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