RDC : deux dirigeants du M23 interdits de voyager par l’Onu

Le pasteur Jean-Marie Runiga, chf politique du M23. AFP PHOTO / Junior D.Kannah

Le conseil de sécurité des Nations unies a pris de nouvelles sanctions contre des responsables du M23 et des FDLR, deux rébellions qui sévissent dans l’est de la RDC. Jean-Marie Runiga Lugerero et Eric Badege considérés respectivement par le conseil comme « le chef civil du M23 » et « un commandant du M23 soupçonné d’exactions contre des femmes et des enfants » sont interdits de voyager. Leurs avoirs sont également gelés.

« Nous estimons que ces décisions vont faciliter des progrès vers une paix durable dans l’est de la RDC », a déclaré dans un communiqué l’ambassadrice des Etats-Unis à l’Onu, Suzanne Rice, demandant aux membres du M23 et des FDLR « de faire défection et de se démobiliser afin de se dissocier des groupes sanctionnés ».

La diplomate américaine a évoqué l’éventualité de « mesures supplémentaires du Conseil contre ceux qui persistent à fournir un appui extérieur au M23 ou à contrevenir à l’embargo sur les armes » imposé aux groupes armés actifs en RDC.

La RDC, l’Onu ainsi que plusieurs organisations accusent le Rwanda de soutenir la rébellion du M23.

Le gouvernement congolais s’est dit satisfait de « ces sanctions qui viennent d’être prises contre les deux groupes armés à la base de la déstabilisation dans la région de l’Est de la RDC ».

Son porte-parole, Lambert Mende, souhaite que ces mesures prennent « la forme la plus effective possible pour donner une chance à la RDC et à toute la région des Grands lacs de retrouver la paix d’une manière durable ».

Interrogé sur l’efficacité de ces sanctions, le ministre congolais a indiqué que ces mesures, qui empêchent « aux membres d’un mouvement comme celui-là d’aller et de venir, vont avoir un impact sur tous les apprentis sorciers qui s’apprêtaient à faire comme Runiga ou d’autres ».

En novembre dernier, l’Onu avait pris des sanctions contre deux autres dirigeants du M23, Baudouin Ngaruye et Innocent Kaina.

Le premier est accusé entre autre d’exécutions et de tortures contre des déserteurs du M23, ainsi que de graves violations des droits de l’homme et du droit international. Il aurait commis des meurtres, des mutilations et des enlèvements des femmes.

Le second est accusé d’avoir supervisé le recrutement et l’entraînement de plus de 150 enfants pour la rébellion du M23. Il aurait également tué des rebelles qui avaient cherché à s’enfuir, selon le comité des sanctions du Conseil de sécurité. Il est aussi accusé de crimes contre l’humanité commis dans le district de l’Ituri en Province Orientale, entre mai 2003 et décembre 2005.

Le chef militaire du M23, Sultani Makenga, est lui aussi sous le régime des sanctions du Conseil de Sécurité de l’Onu depuis le 13 novembre 2012.

Depuis le mois de mai 2012, la rébellion du M23 sévit dans la province du Nord-Kivu. Elle est composée de mutins de l’armée congolaise issus de l’ancienne rébellion du CNDP.

Après une offensive lancée en novembre dernier, le mouvement a occupé la ville de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu. Il s’y est retiré après une dizaine de jours, obtenant des pourparlers avec le gouvernement congolais. Ces discussions ont débuté le 9 décembre avant d’être interrompu en raison des fêtes de fin d’année.

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