ESU: les enseignants manifestent pour réclamer l’amélioration des salaires

Marche de protestation de scientifiques de l’Enseignement Supérieur, Universitaire et Recherche Scientifique le 10/04/2013 à Kinshasa, exigeant l’augmentation de salaire et la mécanisation des assistants. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Des centaines d’enseignants et chercheurs, membres du collectif de syndicats et associations des enseignants du corps scientifique (CSAC-RDC) sont descendus dans la rue mercredi 10 avril à Kinshasa pour revendiquer l’amélioration de leurs conditions salariales. Ils exigent au gouvernement «la moitié du salaire d’un professeur ordinaire » pour l’assistant nouvellement engagé. Le salaire d’un professeur oscille entre 2 086 et 2 207 dollars américains alors que le chef de travaux et les assistants ont un salaire qui varie entre 500 et 229 dollars américains.

Plus de deux cents assistants et chefs de travaux se sont retrouvés dans l’enceinte de l’Académie de beaux arts dans la matinée pour se diriger vers la primature (NDLR: bureau du travail du Premier ministre).

Parmi les manifestants, des assistants venus des institutions et universités publiques telles que l’Université de Kinshasa (Unikin), l’Université pédagogique nationale (UPN), l’Institut facultaire des sciences de l’information et de la communication (Ifasic), l’Académie de beaux arts, etc.

Rameaux en mains, banderoles et autres écriteaux, les assistants et chef de travaux ont pris la direction de la primature pour rencontrer le Premier ministre Matata Ponyo. Sur les banderoles et autres calicots, on pouvait lire: «Abas les écarts», «Non à l’injustice» ou encore «Travail= rémunération juste».

Le président du collectif, Godefroid Sinzidi, explique la raison de leur décision de rencontrer le Premier ministre Matata Ponyo, au lieu de voir leur ministre de tutelle.

« Lundi 11 mars, le collectif de syndicats et associations avait déposé un mémorandum au ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU). Mais celui-ci ne leur a pas réservé une suite favorable », a-t-il dit.

Encadrés par la police nationale congolaise (PNC), les représentants des assistants et chef de travaux ont été finalement reçus le directeur de cabinet adjoint de Matata Ponyo.

« Les négociations ont commencé. D’ici la semaine prochaine, nous allons nous réunir, nous mettre avec son staff technique [du Premier ministre], examiner les propositions faites dans le mémo pour voir comment résoudre cette question de salaire à l’enseignement supérieur », a déclaré Godefroid Sinzidi après l’entretien avec le directeur de cabinet adjoint du Premier ministre.

Un message qui n’a pas été apprécié par les assistants et chefs des travaux qui attendaient dehors et qui réclamaient une promesse « ferme » et non «politique ».

« Nous sommes venus réclamer un droit social pour mettre fin à l’injustice. Nous ne sommes pas satisfaits. Le Premier ministre qui devait nous recevoir s’est absenté. Il a plutôt délégué son Directeur de cabinet adjoint qui n’a pas fait des propositions claires. Il propose de travailler dans une commission technique avec notre délégation pour espérer des solutions dans une semaine. C’est une réponse politique », a affirmé le Chef de travaux de l’Unikin, Christian Ntumba.

« Maintenant nous décidons de déclencher la grève », a-t-il ajouté, d’un ton ferme et visiblement en colère.

Pour sa part, Godefroid Sinzidi a rétorqué que le principe syndical n’autorise pas l’arrêt de travail lorsque les négociations sont déclenchées.

«Le principe syndical est que quand les négociations commencent, nous n’arrêtons pas les activités. Nous faisons foi au chef du gouvernement», a souligné Godefrois Sinzidi.

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