Nord-Kivu: l’UDPS s’oppose à la violence contre la Monusco

Bunagana, Nord Kivu, le 23 mai 2012, les casques bleus indiens de la Monusco avec leur blindé dans la cité de Bunagana avant sa chute entre les mains des mutins du M23. © MONUSCO/Sylvain Liechti

La fédération de Goma de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) invite les habitants du Nord-Kivu à ne pas recourir à la violence pour manifester contre la Monusco. Cet appel intervient à la veille de la fin de l’ultimatum d’une semaine lancé par la Société civile de la province à la mission onusienne. Le jeudi dernier, la société civile avait donné sept jours à la brigade d’intervention de la Monusco pour  lancer les opérations offensives contre les groupes armés dont le M23,  promettant « des actions d’envergure » si cette force n’entamait pas la traque contre ces milices passé ce délai.

Le président fédéral du parti d’Etienne Tshisekedi, Rubens Mikindo, affirme que la Société civile s’est trompée de cible, expliquant que la Monusco n’est qu’une « invitée » du gouvernement.

Il invite plutôt cette structure « à mener des actions concertées avec la mission onusienne qui est son partenaire », déplorant « la démission du gouvernement congolais » sur la question de la sécurité dans l’Est du pays.

« Nous estimons que le gouvernement a démissionné de sa mission régalienne d’assurer la sécurisation de sa population », a-t-il affirmé.

Par ailleurs, Rubens Mikindo demande à la population « de ne pas tomber dans le piège des fauteurs en eaux troubles » et de ne pas user de la violence pour revendiquer ses droits.

En outre, le président fédéral de l’UDPS estime que la Monusco aurait dû mieux communiquer sur sa stratégie pour prévenir des mouvements de la population.

La Mission onusienne a établi le 1er août dernier une zone de sécurité autour de la ville de Goma, une ligne rouge que les groupes armés ne doivent pas franchir, sous peine d’être considérés comme une menace imminente contre les civils.

La société civile estime que c’est une perte de temps. Pour elle, la Monusco devait élargir sa zone de sécurité dans les territoires de Rutshuru et Nyiragongo, occupés par le M23.

Des jeunes de Goma ont manifesté le 2 août dernier pour exiger l’extension de cette zone de sécurité.

Mais pour la Monusco, la zone de sécurité entre Goma et Sake n’est qu’une première étape.

« Si on veut se débarrasser de ces groupes armés, ce qui est notre objectif  à tous, on doit bien se préparer. Ça sera quelque chose qui se fera par étape », a souligné Axel Quaval, le chef de bureau intérimaire de la Monusco à Goma.

Face à l’agitation dans sa province, le gouverneur Julien Paluku, a aussi appelé au calme.

« La Monusco nous a dit clairement qu’il y a trois phases. La première phase est révélée à l’opinion publique. Les deux autres phases relèvent du secret-défense », a-t-il déclaré le vendredi dernier après la manifestation des jeunes.

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