RDC: l’échec de l’aide européenne ne devrait pas être imputé aux Congolais, affirme Lambert Mende

Drapeau de l’Union européenne

«Nous dénonçons le fait que tout se passe, dans cette histoire, comme si la Cour des comptes européenne voulait sommer la République démocratique du Congo à rendre compte de la mauvaise gestion des projets de développement auxquels les autorités congolaises n’ont jamais été associées financièrement», a déclaré mercredi 2 octobre le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende. Il réagissait au lendemain de la sortie du rapport d’audit de cette Cour, critiquant l’efficacité de l’aide européenne à la RDC entre 2003 et 2011.  

Lambert Mende  s’est insurgé contre cette tendance à rendre les autorités congolaises responsables et comptables d’une mauvaise gestion des projets auxquels elles ont été écartées de manière formelle par leur partenaire européen.

«La conception, la définition et l’exécution de la grande majorité des programmes financés dans notre pays par l’aide européenne au développement ont été toujours le fait d’opérateurs choisis par l’Union européenne dans l’Union européenne sans aucune intervention de la partie congolaise», a-t-il révélé lors d’une conférence de presse mercredi à Kinshasa.

Pour lui, «s’il est établi que l’Union européenne a mal géré son aide [à la RDC], nous pouvons nous étonner que ce constat d’échec cherche à impliquer aussi les autorités congolaises dans ce dysfonctionnement».

La responsabilité d’un tel échec, a-t-il soutenu, ne devrait pas être attribué aux autorités congolaises qui n’interviennent généralement que pour les cérémonies d’inauguration des projets remis «clés en mains».

Résultats mitigés de l’aide

Dans son rapport rendu public le mardi 1eroctobre, la Cour des comptes européenne a estimé que  les résultats de l’aide apportée à ce pays par l’UE entre 2003 et 2011 sont mitigés. Cette aide est évaluée à 1,9 milliard d’euros dont 72% ont été attribués à des projets de développement, le reste se répartissant entre l’aide humanitaire et la coopération en matière de sécurité et de politique.

L’audit de la Cour des comptes européenne a porté sur le soutien financier de l’UE à l’organisation des élections de 2006 et 2011, aux réformes de la justice et de la police, à la refonte des finances publiques et au processus de décentralisation.

La Cour des comptes a par ailleurs invité l’Union européenne à se montrer plus exigeants à l’égard de leurs partenaires congolais, à avoir une vision à long terme et à développer des objectifs moins ambitieux et plus flexibles.

« Le problème n’est pas celui de la gestion »

L’ambassadeur de l’Union européenne en RDC, Jean-Michel Dumont a estimé mercredi que les critiques de la cour des comptes européenne sont dirigées vers la délégation de l’Union européenne qui exécute des projets en RDC. Il a déclaré :

« Le problème de la cour des comptes n’est pas la gestion, c’est la façon dont le programme est exécuté par l’Union européenne. Il est normal que notre action soit critiquée. Les erreurs que nous avons pu faire, nous les corrigerons et nous définirons nos programmes pour qu’ils soient le mieux à même de répondre aux besoins de la République démocratique du Congo et de sa population. Dans quelques années, on refera le même exercice, on essaiera de faire mieux parce que c’est de la nature humaine que de tâtonner ».

« Nous avons trois objectifs. Ces trois objectifs sont les mêmes que ceux du gouvernement congolais », a rappelé le diplomate européen. Ces objectifs consistent à « stabiliser la région, obtenir croissance qui bénéficie à la population, et à enraciner la démocratie et les droits de l’homme ».

Vous pouvez écouter l’ambassadeur Dumont:

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