Immeuble écroulé à Kinshasa : le propriétaire ignorait l’Inspection de l’urbanisme et habitat

Des membres du gouvernement central de la RDC visitant le site l’effondrement d’un immeuble d’au moins 5 étages le 14/10/2013 à Kinshasa. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Le propriétaire de l’immeuble de 6 étages qui s’est écroulé lundi 14 octobre au quartier Basoko à Kinshasa, faisant plusieurs blessés et d’énormes dégâts matériels, n’avait pas répondu aux invitations de la direction de l’Inspection de l’urbanisme et habitat. Refusant de parler de trafic d’influence, le coordonnateur de cette structure administrative a affirmé mardi au cours de l’émission Dialogue entre Congolais que le propriétaire de l’immeuble a choisi «un autre chemin» que celui proposé par son administration.

«[Les inspecteurs] ont vu l’immeuble. Nous détenons plusieurs convocations ou invitations lancées à l’intention du concerné mais qui a choisi un autre chemin que celui proposé par notre administration», a-t-il expliqué.

Bob Kadima Kongolo a déploré par ailleurs la «faiblesse» de l’Etat, détenteur de la loi et la force, qui encourage l’impunité. Il espère néanmoins que ce drame poussera les autorités à plus de sévérité en cette matière.

«Il y a des personnes qui se mettent à l’écart de la loi, et elles sont nombreuses. Nous avons pour mission de les démanteler petit à petit. Nous nous battons. Avec le cas ici, je pense que les choses seront plus sévères qu’il y a un mois ou deux», a-t-il déclaré.

Pour Bob Kadima Kongolo, le drame de Basoko ne peut pas être imputé à sa structure qui, selon lui, propose aux constructeurs une assistance gratuite de ses architectes, en vue de faire une contre-expertise des plans produits par l’architecte de l’assujetti.

Vous pouvez écouter ici l’intégralité de l’émission Dialogue entre Congolais du mardi 15 octobre.

L’Inspection de l’urbanisme et habitat avait été mis en cause dans l’effondrement de l’immeuble de 6 étages pour lequel le propriétaire n’avait obtenu aucun permis de construire.

Déplorant le non respect des normes à la base de ce drame et l’inattention des autorités en la matière,  l’Association congolaise des Ingénieurs civils (ACIC) a plaidé pour que les autorités érigent leur corporation en un ordre, à l’instar des médecins et des avocats.

Pour l’ingénieur Jean-Bernard Tshiasuma, président de la Commission de récolte des fonds pour le siège au sein de l’ACIC, c’est aussi une question de vie ou de mort.

Fichier audio : téléchargez Flash pour écouter.

Trois personnes avaient été grièvement blessées dans l’effondrement de cet immeuble.

Une des victimes avait été extraite des décombres dans l’heure qui a suivi l’effondrement, tandis qu’une autre, une Congolaise naturalisée belge, n’en a été tirée que 5 heures plus tard par les pompiers.

Le ministre de la Santé, Félix Kabange Numbi avait évoqué un défaut de construction pour expliquer cet accident.

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