RDC: saisie de 27 perroquets achetés par les casques bleus de la Monusco à Kindu

Perroquet jaco ou Gris du Gabon.

Les agents de la Direction générale de migration (DGM) ont intercepté mercredi 8 janvier vingt-sept perroquets vivants à l’aéroport national de Kindu (Maniema). Ils ont indiqué que ces animaux appartenant aux casques bleus de la Mounsco du contingent égyptien devraient être embarqués dans un avion cargo de la Compagnie africaine d’aviation (CAA) pour Bukavu au Sud-Kivu. Les autorités congolaises soupçonnent les casques bleus d’avoir recouru à des moyens frauduleux pour acquérir et faire voyager ces animaux. Le commerce des perroquets est fortement réglementé en RDC. Il faudrait avoir une autorisation d’exploitation pour l’exercer. 

Les perroquets saisis étaient contenus dans deux cages enveloppées des drapeaux des Nations unies troués pour faciliter l’aération de ces oiseaux. Ce qui, d’après certaines sources, est un élément de fraude pour faire passer ces colis comme étant officiels ou diplomatiques afin d’échapper à certains contrôles.

Selon le chef de bureau intérimaire de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC (Monusco) à Kindu, il y a 27 militaires de ce contingent qui sont en rotation à Bukavu et qui auraient chacun, acheté un perroquet à titre individuel.

Les responsables de CAA auraient assuré à ces casques bleus qu’il n’y aurait pas de problèmes pour l’embarquement de ces animaux jusqu’à Bukavu, souligne le chef de la Monusco à Kindu.

Les casques bleus auraient par ailleurs reçu les autorisations nécessaires auprès de l’Office congolais de contrôle (OCC) pour acquérir ces perroquets.

Des explications qui sont loin de satisfaire le gouverneur du Maniema, Pascal Tutu Salumu, qui s’est dit « indigné de cet acte ». Il a demandé à ces agents de la Monusco de respecter les lois de la RDC.

La Monusco «condamne l’incident »

Le porte-parole militaire de la mission onusienne, le colonel Félix Prosper Basse, a rappelé jeudi que tout le personnel des Nations unies est soumis au respect strict des lois en vigueur dans un Etat.

« Nous regrettons fortement cet incident et nous le condamnons avec vigueur dans la mesure où au sein même des Nations unies, il y a  la tolérance zéro concernant l’implication des éléments de la Monusco dans des activités illégales en RDC », a-t-il affirmé.

Il a indiqué que tous ceux qui sont impliqués dans cette affaire répondront de leurs actes.

« Les soldats de la paix ont l’obligation de se conformer aux règles en vigueur dans le pays et tout le personnel a été informé des lois nationales et internationales et les procédures militaires qui sont mises en place pour effectivement prendre en compte toutes sortes des violations des règles établies pour le personnel de la Monusco », a ajouté le colonel Félix Prosper Basse. .

Toute fois, il a souligné que cet incident concerne des individus et pas la Monusco en tant qu’organisation.

Pour l’heure, ces perroquets sont gardés par les services spécialisés de l’aéroport de Kindu.

Depuis quelques années, le commerce des perroquets verts a prospéré au Maniema. Cet animal, prisé par des commerçants principalement ceux venus de Kinshasa et de Kisangani, est vendu entre 20 et 30 dollars américains dans les marchés de la province. Les perroquets sont menacés de disparition dans la province du Maniema. Pour protéger cette espèce et faciliter sa reproduction, le ministre provincial de l’Environnement du Maniema avait interdit en août 2012 sa capture jusqu’en janvier 2014.

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