Rwanda-RDC: l'historien Isidore Ndaywel plaide pour une politique de réconciliation

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Les cérémonies de commémoration du vingtième anniversaire du génocide rwandais vont débuter ce lundi 7 avril à Kigali. A l’occasion de cet anniversaire, le professeur et historien congolais, Isidore Ndaywel, appelle « à une politique volontariste de réconciliation non seulement entre Tutsi et Hutu, mais aussi entre Congolais et Rwandais ». Ce génocide a été perpétré en 1994 pendant trois mois. L’Onu estime que qu’environ 800 000 Rwandais, en majorité Tutsi, y ont perdu la vie.

« L’évènement du 20ème anniversaire du génocide rwandais devrait être une occasion d’aller au-delà. [Il faudrait] mettre en place une politique volontariste de réconciliation, non seulement entre Tutsi et Hutu, mais entre Congolais et Rwandais. Que les députés entre eux, que la société civile, que les leaders religieux, que les étudiants du Rwanda et du Congo puissent faire leur commission vérité et réconciliation », plaide Isidore Ndaywel.

Ces dernières années, Kinshasa et Kigali se sont mutuellement accusés de se déstabiliser. Les autorités congolaises ont accusé en 2012 leurs homologues rwandais de soutenir la rébellion du M23 qui a créé l’insécurité l’Est de la RDC avant d’être défaite en 2013 sous l’action coordonnée de l’armée congolaise appuyée par la Brigade d’intervention de la Monusco. Kigali a toujours rejeté l’accusation de Kinshasa.

De leur côté, les responsables politiques rwandais accusent le gouvernement congolais de complicité avec la rébellion des FDLR constituée notamment d’anciens génocidaires. Kinshasa rejette aussi ces accusations.

Pour l’historien Isidore Ndaywel, il faudrait que les leaders politiques de deux pays fassent un effort « de vérité et de réconciliation ».

« Nous sommes dans une situation où il y a tellement des suspicions, des secrets. Pour qu’on puisse vraiment connaître un au-delà du génocide, il faut que cela se fasse dans la transparence », explique-t-il.

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« Nous n’oublierons jamais »

Parmi les personnalités attendues à Kigali ce lundi pour les commémorations du génocide de 1994, il y a le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon.

« Cette année marque le vingtième anniversaire du génocide au Rwanda. Partout dans le monde, l’heure est au recueillement dans le souvenir et aux vœux d’union et de renaissance. Nous n’oublierons jamais que plus de 800 000 victimes innocentes ont été sauvagement tuées, et nous rendons hommage à la bravoure et à la résilience des survivants », déclare le secrétaire général de l’Onu dans un communiqué publié le dimanche.

Ban Ki-moon salue les efforts des Rwandais qui « font preuve d’une capacité d’union exemplaire et nous montrent que la réconciliation est possible même après une tragédie colossale ».

Il encourage les Rwandais et leur gouvernement à continuer de promouvoir l’esprit d’ouverture indispensable pour panser les blessures et favoriser la réconciliation. Il les invite aussi à approfondir le respect des droits de l’homme.

Pour le secrétaire général de l’Onu, cette démarche « mettra le pays fermement sur les rails d’un avenir pacifique et servira l’ensemble de la région des Grands Lacs, où l’impact du génocide se fait encore sentir ».

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