RDC: Opienge est une «zone sinistrée» et nécessite des interventions urgentes, selon Ocha

Des déplacés de Mugunga au Nord-Kivu, 24/02/2011.

Le poste d’encadrement administratif d’Opienge à plus de 400 Km à l’est de Kisangani est une «zone sinistrée» et nécessite des interventions urgentes, a indiqué mercredi 30 juillet le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA) à Kisangani. Selon un récent rapport de cette agence onusienne, près de vingt mille déplacés ayant fui les atrocités des groupes armés notamment dans les collectivités de Bakumu d’Angumu et de Balobe vivent dans des conditions déplorables dans cette zone difficile d’accès.

Pierre José Bonyoma, chef d’antenne du bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires à Kisangani et le Nord du Maniema, indique que la situation humanitaire d’Opienge nécessite une intervention d’urgence:

«En ce qui concerne la santé, l’accès à l’eau potable, à l’éducation, à la nourriture, [les habitants d’Opienge] sont soumis à des déplacements. Et surtout que ça coïncide avec la période semis, ils n’ont pas eu le temps de cultiver. Comme ils n’ont pas eu le temps de cultiver, ils n’ont pas de nourriture. Donc, il s’en suit la situation de malnutrition

Ocha se dit préoccupé, depuis le mois d’avril dernier, par les activités de groupes armés, qui ont provoqué le déplacement d’environ dix mille personnes dans la zone. «Nous avons envoyé nos équipes pour évaluer la situation et les rapports qui sont parvenus sont très alarmants», a poursuivi Pierre José Bonyoma.

Selon cette agence onusienne, la communauté humanitaire est mobilisée pour venir au secours des victimes. Cependant, l’accès à la zone pose problème faute des routes praticables.

«Compte tenu des difficultés d’accès, nous sommes même en train d’examiner les moyens appropriés pour la réhabilitation de la piste d’aviation, pour nous permettre d’intervenir d’urgence et sauver des vies humaines», a indiqué Pierre José Bonyoma.

De son côté, la ministre provinciale en charge des affaires sociales et solidarité affirme que des dispositions sont en train d’être prises par son gouvernement pour «réagir face à cette situation humanitaire déplorable

Un rapport publié par Ocha le 26 mars dernier indiquait qu’environ 20 000 personnes avaient trouvé refuge dans la brousse depuis près de deux mois suite à l’incendie de leurs maisons dans la zone d’Opienge.

En revanche, deux familles sont retournées à Opienge en mai dernier. Ces habitants s’étaient retranchés dans les localités d’Oninga et Maguo  au Nord-Kivu pour se mettre à l’abri des affrontements entre les FARDC et les Maï-Maï dans leur milieu en 2005.

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