RDC: vive tension entre FARDC et miliciens FRPI à Aveba

Sous escorte militaire et menotté, Cobra Matata arrive aux pieds de l’avion qui le transporte de Bunia à Kinshasa, lundi 5 janvier 2015. Photo Radio Okapi/Martial Kiza

Les habitants d’Aveba dans la collectivité de Walendu Bindi sont priés par l’armée congolaise de quitter cette localité située à 80 km au Sud de Bunia (Province Orientale). Une vive tension s’observe entre les miliciens de la Force de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI) et les militaires congolais dans cette localité. Les forces loyalistes demandent aux miliciens de déposer les armes, faute de quoi ils seront désarmés de force. Le commandant des Forces de la Monusco, général Dos Santos Cruz, a rencontré séparément les deux parties, vendredi 9 janvier, pour leur communiquer le souci de la mission onusienne de voir le processus de reddition des miliciens s’effectuer sans affrontements armés. 

A l’entrée du centre commercial d’Aveba, vendredi, toutes les maisons, cases et paillottes sont vides. Un terrain de football sépare les positions des miliciens et des FARDC. Les deux parties ont déjà éloigné de la zone leurs femmes et enfants.

Les leaders de la FRPI affirment ne pas souhaiter un affrontement armé.

«Nous, FRPI, nous voulons la paix et non la guerre», expliquent-ils.

Les FARDC conditionnent le retour des civils à Aveba par le désarmement volontaire des miliciens. Pour le général Jean Pierre Bongwangela, commandant de la 32e région militaire de l’armée congolaise, l’option militaire pour désarmer les miliciens de force n’est pas encore à l’ordre du jour :

«Est-ce qu’il faut laisser des hommes armés qui ne sont pas pris en charge dans la population? Nous disons à nos amis [de la FRPI] qu’ils ont intérêt à ne pas faire trop durer ce processus.»

Le général Dos Santos Cruz a rendu visite aux deux forces vendredi dans leurs positions respectives à Aveba. A l’occasion, il leur a réitéré le souhait de la Monusco de voir le processus de reddition des miliciens de la FRPI se poursuivre pacifiquement:

« Le risque de confrontation est très. Nous avons la force. Quand c’est nécessaire, nous l’utilisons. Mais la priorité, c’est la haut solution pacifique.»

Les habitants d’Aveba, qui ont quitté leur localité jeudi et vendredi, trouvent refuge à Gety, à Bavi, à Bukiringi et vers Songolo, dans la même chefferie des Walendu-Bindi.

Le leader de la Force de résistance patriotique de l’Ituri, Justin Banaloki, alias Cobra Matata, a été transféré à Kinshasa lundi 5 janvier. Son transfèrement est intervenu trois jours après son arrestation à Bunia par le commandement militaire opérationnel de l’Ituri pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

Son transfèrement a été salué notamment une ONG locale de défense de droit de l’Homme, Justice-Plus, qui espère voir Cobra Matata être jugé et les victimes d’exactions de la FRPI obtenir réparation.

Mais, les notables de l’Ituri s’inquiétaient pour la poursuite du processus d’intégration des éléments  de la FRPI cantonnés à Aveba après l’arrestation de leur leader.​

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