Le député Kiakwama appelle à la libération des activistes arrêtés à Kinshasa

Des députés lors d’une assemblée plénière le 06/01/2015 au palais du peuple à Kinshasa, siège du parlement. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Le député Gilbert Kiakwama appelle à la libération des activistes congolais arrêtés depuis le 15 mars dernier avec les leaders des mouvements citoyens Y’en a marre et Balai citoyen. Dans une motion incidentielle défendue au cours de la plénière du lundi 23 mars à l’Assemblée nationale, cet élu dont le fils fait partie des jeunes arrêtés a dénoncé une arrestation arbitraire. Il a invité la chambre basse du Parlement à s’impliquer dans ce dossier.

Dans sa motion, Gilbert Kiakwama a fait savoir que les jeunes arrêtés sont membres ou sympathisants  du mouvement citoyen Filimbi (sifflet en swahili) qui regroupe plusieurs organisations de jeunes.

Selon ce député de l’opposition qui dit craindre pour la vie de son fils, ces jeunes ont le droit de réfléchir sur leur pays.

« Je crains que mon fils ne se retrouve être un autre Chebeya [défenseur des droits de l'homme assassiné en juin 2010 dans des conditions pas encore élucidées, ndlr]. Ils ont été arrêtés ou raflés. Je demande qu’on les libère parce qu’ils n’ont pas commis de fautes, parce qu’ils parlent pour leur pays. Ils réfléchissent publiquement. Il n’y a vraiment rien à leur reprocher », a déclaré Gilbert Kiakwama.

Certains députés ont estimé qu’il fallait laisser faire la justice.

C’est notamment le cas de Didace Pembe qui dit comprendre la réaction de son collègue.

« C’est la réaction d’un papa. Il défend les intérêts de son fils. Je le comprends volontiers. Mais je pense qu’aujourd’hui en RDC, on a besoin de calme. On a besoin que la République se reconstruise. Je pense que c’est la justice qui doit se prononcer », fait-il savoir cependant.

Pour sa part, le président  de l’Assemblée nationale a annoncé la mise sur pied d’une mission d’informations qui devra mettre à la disposition des députés des informations sur ce sujet.

Ces jeunes arrêtés le 15 mars dernier n’ont pas encore été formellement inculpés. Mais le porte-parole du gouvernement avait évoqué au moment de leur arrestation de faire la promotion de la violence avec leurs camarades de Y’en a marre et du Balai citoyen.

Plainte contre X

Sur la trentaine de personnes arrêtées le 15 mars, sept sont toujours en détention.

Leur avocat, Me Lumu, a déposé lundi 23 mars une plainte pour arrestation arbitraire de ses clients.

Il s’agit d’une plainte contre inconnu (contre X, ndlr) pour enlèvement, arrestation arbitraire, détention et perquisitions illégales ainsi que pour violation des droits garantis aux particuliers, selon une copie de la lettre de Me Sylvain Lumu adressée au procureur général de RDC, indique l’AFP.

Joint par l’agence française, Me Lumu a précisé que cette plainte visait à défendre ces sept militants pro-démocratie arrêtés mais que d’autres personnes restaient détenues, sans pouvoir en indiquer le nombre ni l’identité.

Parmi les militants qu’il défend figurent Fred Bauma, du mouvement Lutte pour le changement (Lucha), basé à Goma dans l’est du pays, et Mi-Yangu Kiakwama kia Kiziki, membre du mouvement Filimbi et fils du député Gilbert Kiakwama.