RDC: plaidoyer pour la création d'un Fond d'assistance aux victimes de la torture

Quelques membres d’une Ong de lutte contre la torture ce 26/06/2011 à Kinshasa, lors de la célébration de la journée internationale pour le soutien aux victimes de la torture. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Les activistes des droits de l’homme du Katanga ont recommandé, vendredi 26 juin à Lubumbashi, la création d’un Fonds  d’assistance aux victimes de la torture. Ils ont fait cette recommandation au cours d’une conférence-débat organisée en marge de la journée internationale pour le soutien aux victimes de la torture célébrée ce jour.

A l’initiative d’Amnesty international, du Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’Homme (BCNUDH)  et du barreau de Lubumbashi, cette conférence a été placée sous le thème: «La problématique de l’application de la loi portant criminalisation de la torture en RDC».
Une centaine de juristes et membres des ONG de défense des droits de l’Homme et quelques autorités ont pris part à ce forum qui a permis à Amnesty International de poursuivre sa campagne dénommée «Stop torture».
Les participants à cette conférence ont déploré de nombreux cas de torture enregistrés qui, selon eux, restent impunis.
«Les autorités de la police locale ont arrêté des jeunes gens qui ont été tabassés. Nous avons dit nous vous déférons au niveau du parquet. Jusqu’aujourd’hui, rien n’a été fait », a témoigné un activiste des droits de l’homme.
Les participants à la conférence de Lubumbashi sont d’avis que la loi portant criminalisation de la torture n’a pas connu d’avancées, quatre ans après sa promulgation en RDC.

A (re) Lire: Katanga : les victimes de tortures éloignées des instances judiciaires

Me Bertrand Kabembela du bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) a avancé les raisons de ce statu quo :

«Certains cachots échappent au contrôle de l’autorité judiciaire. Il y a des supérieurs hiérarchiques qui délèguent trop le pouvoir ou ils font seulement les contrôles bureaucratiques. Il y a rapport de représailles de certains OPJ, et certains magistrats. Des victimes ignorent aussi leurs droits ».
Pour sa part, le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-Moon, se dit déterminé à faire en sorte que son organisation dénonce la torture et défende les droits de l’homme partout dans le monde.
Ban Ki-moon demande en outre qu’une protection spéciale soit accordée aux défenseurs des droits de l’homme, qui s’exposent courageusement à de graves dangers pour mettre en évidence les cas de torture.