Walikale: l’exploitation de la cassitérite n’améliore pas les conditions de vie, selon la Cenco

Des creuseurs dans une mine artisanale de cassitérites, Sud Kivu, 2006.

La Conférence épiscopale nationale du Congo déplore dans un rapport que l’exploitation de la cassitérite à Walikale (Nord-Kivu) ne profite pas aux creuseurs artisanaux et à leurs familles. Le document publié en décembre dernier indique qu’entre 2008 et 2012, 22 870 tonnes de cassitérite ont été produites dans ce territoire dont la population est estimée à plus de 900 000 habitants. Cette production a été vendue à un prix moyen de 4 dollars par kilo pour environ 77 millions de dollars américains.

L’étude menée par la commission épiscopale pour les ressources naturelles note que cet argent n’a pas profité aux 12 000 creuseurs qui se partagent l’exploitation des minerais avec certaines entreprises.

Ces creuseurs artisanaux se plaignent de travailler pour des autorités politico-militaires à qui ils consacrent une partie de leur production journalière.

Le rapport mentionne le climat d’incertitude qui règne à Walikale où plusieurs groupes armés (Sheka, FDLR, Raïa Mutomboki, APCLS, Simba) ainsi que des officiers de l’armée congolaise ont un accès ou un contrôle sur les minerais.

Le document révèle que la production de la cassitérite a baissé après l’adoption de la Loi Dodd Franck en 2010. Une disposition de cette loi promulguée par le président américain qui oblige les entreprises utilisant des minerais issus de zones des conflits à publier leur origine.

Mais l’enquête de la commission épiscopale pour les ressources naturelles note que les minerais continuent à être transporter à motos, camions et par d’autres voies pour être revendus dans d’autres villes de l’Est du pays ou à l’étranger.

« Qu’ils étaient été évacués par des routes non aménagées, sécurisées /insécurisées par des groupes armés ou par les FARDC, qu’ils aient été transportés par avion vers Goma, Bukavu ou vers d’autres destinations hors de la RD Congo, il n’y a pas doute que ces minerais ont donné plus de gain à des personnes en dehors de Walikale qu’ils n’ont résolu la question de l’emploi, de la pauvreté et du développement de ce territoire », conclut le rapport.

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