Arrestations par dizaines suite aux manifestations interdites en RDC

Plusieurs dizaines de personnes ont été arrêtées en République démocratique du Congo lundi, jour de manifestations interdites contre le président Joseph Kabila.

"La police a appréhendé et gardé à vue 34 personnes à Kinshasa: les unes tentaient de braver l'interdiction de la marche, les autres voulaient se livrer à des actes de vandalisme", a déclaré à l'AFP le colonel Pierre-Rombaut Mwanamputu, porte-parole national de la police congolaise. "Leur sort sera connu dans la journée", a ajouté l'officier.

Le colonel Mwanamputu a ajouté ne pas avoir d'informations sur d'autres arrestations ailleurs dans le pays.

Mais à Lubumbashi, deuxième ville de la RDC (Sud-Est), Hubert Tshisuaka, directeur de l'ONG locale Institut de recherche pour les droits de l'homme (IRDH), a déclaré à l'AFP être sans nouvelles de six personnes sur un groupe de 24 interpelées, selon lui, la veille par la police.

Toutes les autres "ont été libérées" sauf un "activiste de la société civile", Jean-Pierre Muteba, qui "vient d'être transféré au parquet", a ajouté M. Tshisuaka, sans préciser les charges retenues contre lui. Interrogé, le chef de la police provinciale n'a pas souhaité répondre aux questions de l'AFP.

A Goma (Est), six jeunes qui tentaient d'ériger des barricades dans une rue ont été "brièvement interpellés puis relâchés" lundi, selon une source policière locale.

La journaliste spécialiste du Congo Colette Brackman a dit à VOA Afrique que "l'interdiction de tout rassemblement à dix" par les autorités a créé "la peur" dans la population. "Le dispositif policier ou militaire a montré à quel point il pouvait etre répressif notamment au Kasai ... il y a eu de nombreux morts ... des jeunes ont été victimes de la répression", dit-elle. "Les gens ne sont peut etre pas prets à exposer leurs vies, à mourir pour le rassemblement de l'opposition", indique Colette Brackman.