Burundi : retour sur le séjour rocambolesque de Koffi Olomidé à Bujumbura

Du 29 juin au 10 juillet, le chanteur congolais Koffi Olomidé s'est rendu au Burundi pour deux concerts. Retour sur un séjour marqué par plusieurs événements pour le moins désagréables.

Lunettes de soleil, longue veste noire, barbe teintée, Koffi Olomide débarque le 29 Juin à Bujumbura en vrai sapeur zaïrois. Sur le papier, il vient pour la « célébration du 10e anniversaire de l’entrée du Burundi dans la Communauté est-africaine ». Mais dans les faits la mission du chanteur semble aller bien au-delà de la simple célébration. Il faut montrer au monde entier que « Koffi peut venir au Burundi », que « la paix règne », que « le Burundi est un petit paradis ». Les communicateurs du régime tweetent à perdre haleine, comme Landry Sibomana, conseiller à la présidence (voir ci-dessous).

Et l’accueil est à la hauteur de la mission. Le premier soir, Koffi apparaît dans un complet de jeans, côte à côte avec Gaston Sindimwo, le premier vice-président de la république, en mode relax, T-shirt et pantalon jaunâtres. Les clichés des deux hommes montrent une ambiance chaleureuse, au point que certains vont jusqu’à parler de « retrouvailles entre Congolais », en référence faite à l’enquête de l’hebdomadaire burundais Iwacu, en 2015, selon laquelle « le grand père de Gaston Sindimwo, Pierre Sindano, est un Congolais originaire d’île d’Ijwi à Bukavu ».

Le moment attendu

Le 1er Juillet, il réalise un deuxième show. Mais dès le lendemain, une vidéo polémique fait irruption sur les réseaux sociaux. On y voit une danseuse cueillir joyeusement des billets de banque, offerts par un public conquis, quand Koffi Olomide, courroucé, la saisit par les cheveux et la tire violemment par derrière. Une scène qui rappelle celle de Nairobi, en juillet 2016, quand la star avait envoyé un sérieux coup de pied en plein bas-ventre à une autre de ses danseuses devant les caméras des journalistes, geste qui coûtera à l’artiste l’annulation de tous ses concerts.