Burundi: un journaliste tué avec sa famille à Bujumbura, un autre détenu en RDC

Un journaliste de la Radio-télévision nationale burundaise (RTNB), sa femme et deux de leurs enfants ont été tués lors d'une opération des forces de l'ordre dans un quartier contestataire de Bujumbura, a-t-on appris mercredi auprès d'habitants de la capitale. Par ailleurs, un journaliste burundais d'une radio interdite dans son pays était détenu en République démocratique du Congo après avoir participé à une émission sur le Burundi diffusée depuis la RDC, d'après des sources concordantes.

A Bujumbura, au moins six personnes, dont un policier, ont été tuées mardi dans des violences dans le quartier de Ngagara majoritairement opposé au pouvoir du président Pierre Nkurunziza, selon le porte-parole de la police burundaise, Pierre Nkurikiye.

Ce bilan est contesté par de nombreux habitants, qui accusent les forces de l'ordre d'avoir "massacré" au moins sept civils.

Selon le message publié sur le compte Twitter du porte-parole de la police, deux policiers auraient été enlevés par des "insurgés" à Ngagara.

Un policier a été tué et l'autre grièvement blessé par balle. La police est intervenue et a tué cinq personnes au cours d'affrontements qui ont suivi, toujours selon M. Nkurikiye.

Un troisième policier, enlevé, a été retrouvé sain et sauf, a-t-il poursuivi.

Mais d'après plusieurs habitants, les hommes de l'API, sorte de garde présidentielle, se sont livrés à "un véritable massacre" dans le quartier 3 de Ngagara, où ils ont "exécuté" de balles dans la tête et dans la poitrine au moins sept civils.

Parmi eux, le caméraman de la RTNB Christophe Nkezabahizi, tué en compagnie de sa femme et de deux de ses enfants, une fille de 16 ans et un garçon de 14 ans.

Ce journaliste d'une soixantaine d'années et les siens ont été tués à bout portant à leur domicile, ont assuré à l'AFP des voisins.

Le Burundi a plongé dans une grave crise politique depuis l'annonce fin avril de la candidature du président Nkurunziza à un troisième mandat qui, selon l'opposition, la société civile et une partie de son propre camp, viole la Constitution et l'accord d'Arusha ayant mis fin à la guerre civile (1993-2006).