Des inspecteurs de l’Education nationale décapités dans le Kasaï

Au moins cinq inspecteurs chargés de superviser l’épreuve nationale du baccalauréat ont été décapités dans le village de Munkonde, confirment dans une interview à VOA Afrique le coordonnateur provincial de l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ).

"Jusque-là, au moins trois corps ont été découverts et identifiés comme ceux des inspecteurs", indique l’avocat Me Adrien Ilobakuey.

Il confirme l'information car son beau-père figure parmi les victimes. "Un deuil est en ce moment-même organisé au domicile de mon beau-père ", précise Me Ilobakuey.

L’incident s’est passé dimanche dans le village de Mukonde, selon lui.

Sosthène Kambindi, journaliste sur place, affirme, pour sa part, avoir recueilli le témoignage d’un rescapé, un directeur d’école qui accompagnait les inspecteurs, mais qui a réussi à s’échapper quand le véhicule transportant les inspecteurs et les malles des épreuves a été intercepté par des miliciens Kamwina Nsapu.

Les deux sources soutiennent que des scènes de décapitation ont lieu quasi quotidiennement dans la zone depuis un moment.

Un des deux experts de l'ONU tués dans la zone avait également été décapité.

Quelques temps plus tard, une quarantaine de policiers ont aussi été décapités, selon le gouvernement.

Certains de ces cas de décapitation sont filmés ou photographiés au moyen de téléphone, précisent les sources.

Début avril, le gouvernement a remis à la famille régnante du groupement de Tshimbulu, la dépouille du chef coutumier et chef de la milice tué en août dernier. Un nouveau chef coutumier a été désigné, mais les violences se poursuivent.

Les miliciens qui exigeaient la remise du corps, présentent d’autres revendications.

Pour eux, Félix Tshisekedi fils du leader l’opposition décédé en février, doit être nommé Premier en application de l’Accord politique du 31 décembre dernier.