EN RDC, l’Église craint que le pays ne sombre dans « une situation incontrôlable »

Les évêques de la République démocratique du Congo lancent un appel après plusieurs semaines de médiation entre l’opposition et le pouvoir en place. Le pays est dans l’incertitude alors que le président Joseph Kabila, dont le mandat s’achève en décembre 2016, laisse planer le doute sur sa volonté de se présenter à nouveau.
 
Les évêques catholiques de la République démocratique du Congo ont déclaré vendredi 2 décembre craindre que le pays ne sombre dans « une situation incontrôlable » en l’absence d’un compromis politique avant la fin du mandat du président Joseph Kabila le 20 décembre.

« L’heure est grave », a souligné le P. Donatien Nshole, secrétaire général de la Cenco lors d’une conférence de presse à Kinshasa. La Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), « prennant à témoin le peuple congolais et la communauté internationale en appelle à la responsabilité et à la bonne volonté politique des uns et des autres pour éviter à notre pays de sombrer dans une situation incontrôlable », a-t-il ajouté.

L’appel des évêques intervient après plusieurs semaines de médiation entre le « Rassemblement » (coalition de la majeure partie de l’opposition) d’une part, et la majorité au pouvoir et une frange minoritaire de l’opposition ayant participé au « dialogue national » en septembre.

En octobre, les participants à ce forum ont convenu de renvoyer à une date indéterminée la présidentielle et les législatives qui auraient dû avoir lieu cette année, ainsi que du maintien au pouvoir de Joseph Kabila au-delà du 20 décembre.

« Nous avons pris acte de cet échec » de la médiation de la Cenco, « nous recommandons au président de la République, aux autres institutions ainsi qu’au facilitateur » de l’Union africaine, l’ancien Premier ministre togolais Edem Kodjo « de poursuivre la mise en œuvre de l’accord politique », a déclaré à la télévision publique Geneviève Inagosi, une porte-parole de la Majorité présidentielle (MP). Le « Rassemblement » rejette pour l’heure ce compromis, tout en affirmant être ouvert à la médiation des évêques « pour une sortie pacifique de la crise ». Vendredi soir, ce regroupement politique a promis de donner incessamment sa position officielle aussi bien sur la déclaration des évêques que celle de la majorité.