Faire coexister mines industrielles et creuseurs artisanaux en RDC

C’est un dilemme auquel la République démocratique du Congo est régulièrement confrontée. Comment industrialiser son secteur minier et faire venir des investisseurs tout en ne pénalisant pas les populations locales, notamment les creuseurs artisanaux ? Dernier exemple en date, celui de la mine d’or de Kibali, première mine industrielle dans l’ex-province orientale. Un rapport de deux organisations recommande au minier sud-africain de créer une zone d'exploitation spéciale pour les creuseurs clandestins afin d’éviter des tensions récurrentes avec l’entreprise et faute d’autres alternatives pour ces populations locales.

C’est un peu David contre Goliath ou l’histoire d’un conflit dans lequel personne n’a totalement raison ou tort. Il y a un peu plus de trois ans, l’Etat congolais accorde une concession à l’entreprise minière Kibali pour exploiter de l’or. Mais un peu plus de 15 000 personnes vivent sur la zone. Le minier sud-africain les reloge donc en dur et dans des maisons équipées d’électricité, de meilleures conditions que celles que les habitants avaient auparavant. Des routes sont également construites.

Mais un gros problème demeure : celui du travail pour ces populations. Car à en croire la Conférence épiscopale congolaise, coauteur du rapport sur le sujet, avec une ONG internationale, plus de 500 000 personnes vivent de l’exploitation artisanale de l’or. Or, depuis l’arrivée du minier, qui a commencé à exploiter la mine en septembre 2013, ces populations n’ont plus le droit de creuser : l’activité est illégale sur une concession industrielle.