L’opposition congolaise tient son accord de Genval!

Les principales formations sont parvenues à un accord inédit qui bouleverse la donne à Kinshasa.

Quarante-huit heures après la fermeture du conclave de l’opposition congolaise, le lac de Genval, aux premières loges des tractations peine encore à retrouver son calme.

C’est que ces 8 et 9 juin, la quasi-totalité des leaders de l’opposition congolaise avaient rendez-vous dans les salons de L’hôtel du Lac, plus habitué aux repas d’affaires cravatés et aux parties de croquet ouatées qu’aux palabres sans fin de certains gouailleurs bien en voix.

Objectif de ce conclave ? Obtenir une fumée blanche sur un texte qui réunirait les grands courants de l’opposition qui refuse d’envisager la préemption du pouvoir par le président Joseph Kabila et sa clique.

Un clan qui joue la montre et refuse d’enclencher la machinerie qui doit permettre aux Congolais d’élire leur futur président en novembre prochain, comme le prévoit la Constitution.

Et pour cause, l’actuel locataire devrait passer la main lui qui est rattrapé par la limite des deux mandats successifs et qui n’a pas voulu former un dauphin.

Organisateur de ce conclave ? L’UDPS, le parti d’Etienne Tshisekedi, le vétéran des opposants, celui qui a toujours refusé de reconnaître la victoire de Kabila.

Autour de la table ? Les principales plateformes de l’opposition congolaise et des représentants de la société civile, avec des acteurs dont l’importance croît de plus en plus et qui savent, depuis la chute du président Campaore au Burkina Faso que leur pouvoir, à travers les réseaux sociaux, notamment, n’est pas qu’une vue de l’esprit.

Le pari était osé. Entre le G7, cartel de sept partis qui a osé claquer la porte du pouvoir face au refus du président de se prononcer sur son envie de respecter la Constitution, et les formations de la Dynamique, union hétéroclite mais puissante, les divergences ne sont pas que sémantiques, ans oublier que l’UDPS est plutôt une famille qui préfère jouer en solo.

Et le conclave ne fut d’ailleurs pas un long fleuve tranquille. “On ne vient pas pour apposer notre signature sur un texte prémâché sans concertation par l’UDPS”, avait lâché, en entrant dans son avion à Kinshasa lundi soir, Joseph Olenghankoy, le bouillant leader du Fonus et membre de la Dynamique, avant de conclure : “On va peut-être demander le report de ce conclave”.

Une première salve qui faisait blêmir l’UDPS et les membres de l’Alternance pour la République (AR), présidé par Raphaël Katebe Katoto, le grand frère de Moïse Katumbi, grand absent de ce conclave, “pour des raisons médicales. Il est toujours à Londres pour subir des examens après les agressions dont il a été victime à Lubumbashi”. “Mais il n’a pas besoin d’être là pour être omniprésent. On me parle sans cesse de lui”, conclut-il en regardant par-dessus ses lunettes teintées.