RDC: accord politique imminent sur une nouvelle transition de deux ans, selon la presse

Le "dialogue national" en cours depuis début septembre en République démocratique du Congo (RDC) pourrait aboutir ce week-end à la conclusion d'un accord entre les participants à ce forum - le camp du président Joseph Kabila, une frange de l'opposition et des membres de la société civile - entérinant une transition de deux ans, le maintien au pouvoir du chef de l'Etat durant cette période et en envisageant la date du 25 novembre 2018 pour la tenue de la présidentielle, rapporte vendredi la presse kinoise. "La signature d'un accord politique en RDC n'est plus que question d'heures", écrit ainsi le journal 'Forum des As', en mentionnant l'échéance de dimanche sur la foi d'une "source qualifiée".

La Majorité présidentielle (MP, qui soutient l'action de M. Kabila) et l'opposition pro-dialogue "procèdent aux derniers réglages", affirme 'Le Potentiel' qui titre en manchette que le projet d'accord qui sera issu de ces travaux consacre "deux ans de transition sans un calendrier électoral".

La MP et l'opposition qui a accepté de participer au dialogue, conduites respectivement par le ministre de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba, et par l'opposant ex-kabiliste Vital Kamerhe, auraient finalement trouvé "un compromis sur l'essentiel des questions résiduelles sur les divergences", indique pour sa part le quotidien 'La Prospérité'.

Ce titre résume l'accord en gestation: après le 19 décembre 2016 (date de la fin de son second mandat, nldr), "Joseph Kabila se maintient aux commandes du pays jusqu'à l'installation effective d'un nouveau président élu, conformément à l'article 70 (de la Constitution). Et, dans un mécanisme de contrôle croisé, l'opposition récupère quant à elle (..) la Primature" (la fonction de Premier ministre).

Selon 'Le Potentiel', l'accord ne contient au stade actuel "aucun mot sur le sort du chef de l'Etat Joseph Kabila, au terme de cette transition".

La date du 31 juillet 2017 sera retenue comme celle que la Commission électorale nationale indépendante (Céni) a fixée pour la fin de la refonte totale du fichier électoral. "Tandis que celle du 25 novembre 2018, même si elle pose encore quelques problèmes, pourrait être celle des scrutins", en accordant la priorité à la présidentielle couplée aux législatives nationales et provinciales. "Et que si les moyens techniques et financiers le permettent, l'on pourrait y ajouter les locales", avance 'La Prospérité'.

La RDC traverse une crise politique profonde depuis la réélection contestée de M. Kabila en 2011 à l'issue d'un scrutin entaché par des fraudes massives. La Constitution lui interdit de se représenter, mais le chef de l'Etat ne donne aucun signe de vouloir quitter son poste alors que le scrutin présidentiel est désormais impossible à organiser dans les délais constitutionnels.