RDC : des condoléances à la France qui passent mal

oseph Kabila au chevet de la France. Samedi 14 novembre, au lendemain des attentats qui ont frappé Paris, faisant 129 morts, le président de la République démocratique du Congo (RDC) a reçu l’ambassadeur de France, Alain Rémy. « Le chef de l’Etat, profondément choqué par la tragédie des attentats terroristes », lui a remis un « message de condoléances » à l’attention de François Hollande, indique un communiqué du cabinet de Joseph Kabila.

En substance, le message souligne la « solidarité » de l’ancienne colonie belge et de ses quelque 65 millions d’habitants envers la France, et annonce que le gouvernement congolais est prêt à apporter sa « coopération » pour aider l’Hexagone dans sa « lutte contre le terrorisme et la barbarie », poursuit le communiqué. Le premier ministre Augustin Matata Ponyo, lui, a dénoncé sur Twitter de « lâches attentats terroristes ».

« Solidarité mal placée »

Les réactions ne se sont pas fait attendre dans l’immense pays, meurtri par deux guerres entre 1996 et 2003, qui ont fait plusieurs millions de morts, causées par les combats, la faim et la maladie. Sur les réseaux sociaux, beaucoup accusent Kinshasa de manquer de compassion pour les populations de l’Est, où des dizaines de groupes armés sévissent pour des raisons ethniques, foncières et le contrôle des ressources naturelles (minerais, bois…).

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« C’est une solidarité mal placée. Lorsqu’on tue des Congolais, vous ne dites rien, quand il s’agit des Français vous vous précipitez », blâme un internaute sur les réseaux sociaux. Exprimer sa solidarité, « c’est inviter les terroristes chez nous » et « nous serons tués comme des bêtes » en représailles, craint un autre. D’aucuns n’éprouvent aucune peine, voire saluent les attentats, justifiant leur position par leur dégoût de la montée de l’extrême droite en France et par le fait que Paris n’envoie pas ses condoléances à la RDC après des violences meurtrières.