RDC: grâce présidentielle accordée à six militants d'un mouvement pro-démocratie

Six militants du mouvement des jeunes indignés opposés à toute prolongation du mandat du président congolais Joseph Kabila, condamnés pour "tentative d'incitation à la révolte", ont bénéficié vendredi d'une grâce présidentielle, après avoir passé quatre mois en prison.

Les six militants de la Lucha (Lutte pour le changement), condamnés en appel le 4 mars à six mois de prison, se sont vu accorder une "remise de peine", selon une ordonnance lue à la télévision publique.

"La remise de la peine restant à subir est accordée à Madame Kabuo Rebecca, Kambala Matshunga, Kasereka Kamundo Melca, Kambale Sivyavuga Serge, Alipenda Balibisire John et Kasereka Muhima", selon l'ordonnance présidentielle.

Le président Joseph Kabila a signé au total trois ordonnances. Les deux autres mesures présidentielles accordent la remise de peines restant à exécuter aux condamnés âgés "de 30 ans ou moins" et ceux dépassant 65 ans mais également à "toute personne condamnée à une peine de servitude pénale ou de travaux forcés, inférieure ou égale à trois ans".

Les condamnés pour viol et atteinte à la sécurité de l’État ne sont pas concernés par cette grâce présidentielle, souligne l'ordonnance.

Selon l'esprit du texte, trois autres militants de Lucha arrêtés en février et condamnés le 20 mai à Kinshasa à douze mois de prison "pour incitation à la désobéissance civile" et "propagation de faux bruits" sont également concernés par la mesure de grâce.

Contacté par l'AFP, Lucha, mouvement de jeunes indignés basés à Goma, dans l'est de la RDC, n'a pas souhaité réagir immédiatement à la décision présidentielle.

La libération des "prisonniers politiques et d'opinion" était l'un des préalables de l'opposition pour participer au "dialogue national" voulu par le chef de l’État en vue d'"élections apaisées".

Depuis plusieurs mois, la communauté internationale invite Kinshasa à prendre des mesures d'apaisement en vue de créer un environnement favorable à la tenue du "dialogue national" et trouver une solution à "l'impasse" actuel sur le processus électoral.