RDC : la manifestation anti-Kabila dégénère

Lundi sanglant en République Démocratique du Congo. L'opposition, réunie devant les bureaux de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) demandait le départ du président Joseph Kabila. Mais les affrontements entre manifestants et forces de l'ordre ont dégénéré. Les heurts ont fait une trentaine de morts.

"Kabila dégage !", "Kabila doit partir !"
Les cris des jeunes manifestants sont explicites. La suite des événements est immuable sur le boulevard Lumumba, grande artère du centre de la capitale de la République démocratique du Congo. Jets de pierres et ripostes policières. Gaz lacrymogènes et, régulièrement, tirs à balles réelles sur les manifestants. La manifestation avait pourtant obtenu le feu vert des autorités avant de l'annuler en début d’après-midi..

Des morts par dizaines

A 17H 15  (heure de Paris), le ministère de l'Intérieur annonçait le bilan : 17 policiers et 14 civils tués.

Faisant état de plusieurs pillages ou incendies criminels visant des cibles politiques, M. Mende a accusé l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le principal parti de l'opposition, d'être à l'origine de ces violences. "Il y a eu des pillages ciblés", a déclaré M. Mende, Lambert Mende, porte-parole du gouvernement congolais. "il y a des gens qui se sont préparés pour faire tout ce désordre". "Ils ont trompé le gouverneur de Kinshasa sur le caractère pacifique de leur manifestation" a-t-il ajouté,  pour justifier l'annulation de l'autorisation de manifester accordée par les autorités locales.  

Sur les réseaux sociaux circulent un grand nombre d'images. Impossible d'affirmer avec exactitude la véracité de tous ces documents. Cependant, selon des correspondants digne de foi, certaines photos témoignent d'une grande violence.
Ansi, ce post de Habibou Bangré, contributrice au Monde Afrique :

Réuni autour de Etienne Tshisekedi, un Rassemblement des principaux partis d'opposition avait appelé à manifester ce lundi dans toute la RDC, pour signifier à Joseph Kabila son préavis, trois mois avant l'expiration de son mandat, le 20 décembre et pour exiger la convocation de la présidentielle censée avoir lieu avant cette date.
L'opposition accuse Joseph Kabila de retarder l'organisation de l'élection présidentielle, afin de rester au pouvoir au-delà de la durée de son second mandat.