RDC: le procès de l'ex-vice-président Bemba pour subornation de témoins devant la CPI

Le procès pour subornation de témoins de l'ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba et quatre de ses proches s'est ouvert mardi devant la Cour pénale internationale, dans la première affaire du genre instruite par la CPI.

Jean-Pierre Bemba, 52 ans, est accusé d'avoir pensé et coordonné un plan, depuis sa cellule de La Haye, pour "corrompre" quatorze témoins avec l'aide de 4 co-accusés.

Le but était "d'obtenir l'acquittement" de M. Bemba dans son procès pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés commis en Centrafrique, qui s'est ouvert devant la CPI en 2010.

"Les accusés ont participé à un plan afin d’influencer des témoins par corruption, de les soudoyer, des les encourager ou de les induire à déposer de faux témoignages", a déclaré la procureure Fatou Bensouda lors d'une audience publique à La Haye, où siège la CPI.

Outre M. Bemba, sont poursuivis Aimé Kilolo, son avocat principal, Jean-Jacques Mangenda, un membre de son équipe de défense, Fidèle Babala, un député de son parti, le Mouvement de libération du Congo, et Narcisse Arido, un des témoins de la défense.

Les cinq hommes ont plaidé non coupable.

Selon l'accusation, ils auraient contribué à des degrés divers au plan en recrutant les témoins, leur versant de l'argent, leur donnant des téléphones portables et leur donnant des instructions quant à leurs témoignages, le tout entre la fin 2011 et novembre 2013.

Il s'agit du premier procès pour subornation de témoins devant la CPI, entrée en fonction en 2003 à La Haye.