RDC: l'entrepreneuriat à Goma

Encourager la création de petites et moyennes entreprises à Goma afin de résoudre le problème du chômage des jeunes, c'est le rôle que s'est donné une académie « Great vision business », lancée il y a deux ans, dans la capitale de la province du Nord-Kivu, dans l'est de la RDC. Selon la Banque mondiale, sur 9 000 étudiants sortant chaque année des universités congolaises, moins de 100 trouvent du travail. Mais lancer son entreprise est un véritable défi.

L’entrepreneuriat est la solution au sous-emploi et au chômage et peut donc contribuer à la pacification du Nord-Kivu. Joël Tembo en est convaincu. Il y a deux ans, cet ancien entrepreneur a pris son bâton de pèlerin et a créé à Goma une académie qui vise à encourager, former et accompagner les chefs d’entreprise en herbe : « Nous présentons la RDC comme une terre d’opportunité, un pays où il est possible d’entreprendre car où tout est à faire et à refaire. Nous expliquons aux étudiants comment lire et saisir une opportunité d’affaires, ensuite nous passons au business modèle : comment conceptualiser son idée pour que ça puisse être un projet réel et réalisable. »

La formation dure trois mois et coûte 120 dollars, avec possibilités de bourses financées par une association belge. Dhorasso Kambale ,34 ans, comptable de formation, a choisi de suivre ce programme l’année dernière après avoir essuyé plusieurs revers : « J’avais déjà essayé certains projets qui se sont tous soldés par des échecs. Par exemple, avant, je démarrais une entreprise sans évaluer qui sont les clients, qui va consommer, mais maintenant je sais que l’on ne crée pas pour créer il faut s’assurer qu’il y a des clients et des clients qui sont rentables. » Depuis, Dhorasso a créé son entreprise « Cigom » qui emploie cinq personnes et produit localement des craies pour les écoles. Une alternative à celles importées de Chine.

Mais si Dhorasso a pu bénéficier d’un concours d’entrepreneuriat pour financer le lancement de son projet, tous ses camarades n’ont pas eu cette chance explique Joël Tembo : « La structure de nos banques ne permet pas aux start-up d’accéder aux financements parce qu’il faut des garanties, il faut des hypothèques qui coûtent cher et que ces jeunes n’ont pas. Alors cela fait qu’il y a beaucoup de projets qui restent dans les tiroirs. »