RDC : L'étau se referme sur Joseph Kabila

En sabotant le processus démocratique en République démocratique du Congo, le Président Joseph Kabila se met à dos la communauté internationale

Flic ou voyou? C’est en tout cas la grande figure du système sécuritaire de Joseph Kabila qui vient de tomber sous le coup des sanctions du Trésor américain.

Les avoirs de Celestin Kanyama sont gelés aux Etats-Unis car "l'avenir de la démocratie pour le peuple de la RDC sont menacés par des actions violentes du régime en particulier celles de Célestin Kanyama", expliquait John Smith, directeur du Bureau de contrôle des actifs étrangers (OFAC) le 23 juin dernier.

Surnommé "esprit de mort" par ses compatriotes congolais, Célestin Kanyama était déjà accusé en 2014 par l’association Human Right Watch d'être responsable de la disparition de 80 personnes. Visages dissimulés par des cagoules noirs, ces hommes semaient alors la terreur dans la capitale, n’hésitant pas à exécuter dans les rues. Ses méthodes contestées ont permis un net recul de la criminalité à Kinshasa.  

Mais lorsque le Président Joseph Kabila imitant son voisin Denis Sassou-N’Guesso prépare un coup de force pour imposer un nouveau mandat, la mission de Celestin Kanyama devient plus difficile à justifier auprès de sa population. Cette fois, son objectif ne consiste pas à terrasser des voyous, mais des opposants, des jeunes militants, et de couper court à tout élan démocratique dans une République qui se dit "démocratique".

Opposant historique, Etienne Tshisekedi vient d'annoncer dans un message à la nation un grand rassemblement de l'opposition le 31 juillet à Kinshasa. Les hommes de Celestin Kanyama réprimeront-ils cette manifestation ? Quelle sera l'attitude des casques bleus ? La question se pose.