L’Avenir : « Aux prochaines présidentielles, un statut spécial pour le meilleur perdant s’impose »

Rond point Gambela à Kinshasa le 20/11/2011, pendant la période de campagne électorale pour les élections de 2011 en RDC. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Revue de presse du jeudi 9 octobre 2014

Certains journaux relaient ce jeudi une proposition du Dr Mokako qui souhaite qu’il y ait une loi pour protéger le premier parmi les perdants à la présidentielle, celui qui arrive deuxième par rapport au nombre des suffrages recueillis à cette élection. Il estime qu’il ne faut pas envisager les crises postélectorales seulement en termes d’anciens présidents qui refuseraient de céder à l’alternance mais aussi en celui des perdants aux élections qui refuseraient de reconnaître leur échec.

L’Avenir fait remarquer que par deux fois depuis 2006, les élections présidentielles ont comporté un grave risque de recul démocratique et de fragilisation des institutions par l’ampleur de contestations des résultats au final.

Pour Jacques Mokako, la récurrence de la contestation postélectorale exige du Parlement une production législative.

Et il estime que ce ne sont pas les présidents de la République sortants qu’il faudrait chercher à protéger par une loi. Cela étant déjà fait par la constitution de 2006, soutient-il.

Pour lui, il faudrait donc une loi pour protéger « le meilleur des perdants ».

Jacques Mokako propose que ce meilleur perdant soit de droit reconnu chef de file de l’opposition. Il aura l’obligation de reconnaître 24 heures après l’annonce  des résultats définitifs la victoire de l’élu tout en le félicitant.

La Prospérité rappelle qu’il y a peu, le député Clément Kanku Bukasa wa Tshibuabua, leader  du MR,   a suscité un grand bruit dans le microcosme politique en proposant une loi sur le statut spécial à réserver aux anciens Présidents de la République.

Une initiative déclarée  sans objet, aux yeux de  Jacques Mokako qui pense, plutôt, que   la Constitution a déjà réglé ce problème, lorsqu’elle fait  des anciens Présidents élus, au terme  de leurs mandats,  des Sénateurs à vie, poursuit le journal.

Voilà qui détermine Mokako   à scruter au scalpel, toutes les facettes de cette épineuse question, en soulevant, froidement,  la problématique de l’après –présidentielle 2016, en ce sens contraire, commente le quotidien.

La Prospérité s’étonne qu’une initiative aussi innovante provienne d’un député œuvrant sous la bannière du  PPRD.  La réflexion est tellement profonde qu’elle mérite une  attention soutenue, indique le quotidien.

Pour sa part, Forum des As prend prétexte du lancement de la DV Lotery qui permet chaque année à des milliers de personnes de se rendre aux Etats-Unis pour interpeller les autorités congolaises sur la situation des jeunes Congolais.

Cette année encore, depuis le 1er octobre, jour du lancement officiel de cette loterie américaine, au 3 novembre, date de sa clôture, des milliers de Rd Congolais frappent aux portent des Etats-Unis d’Amérique.

Selon les chiffres fournis par l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique à Kinshasa, révèle Forum des As, environ 2000 Congolais avaient voyagé en 2010 pour les USA grâce à la loterie DV.

Que de pans entiers de la jeunesse d’un pays ne désirent qu’une chose, partir, cela inquiète. Car l’avenir d’un pays, c’est bien sa jeunesse, commente le journal.

Les dirigeants congolais doivent se sentir interpellés. Il appartient au Gouvernement de prendre l’exacte mesure du phénomène et créer des conditions pour que ces jeunes vivent sur place. L’avenir d’un pays, c’est sa jeunesse, fait remarquer le quotidien.

Le Potentiel qui se penchait déjà hier sur la brouille qui existerait entre le Premier ministre et le président de l’Assemblée nationale s’intéresse ce jeudi à la gestion des ambitions qui, selon le journal, fragilise la Majorité présidentielle.

Le quotidien croit savoir que Joseph Kabila a craint que cette brouille ne mette en danger l’équilibre du groupe.

Si au terme de la rencontre des cadres de la majorité convoqués par le chef de l’Etat à Kingakati, les ongles ont pu être arrondis, écrit le confrère, il faut reconnaître que la Majorité ne sortira pas indemne de cette crise interne.

Sans doute, commente Le Potentiel, des fissures vont entamer  le soubassement de l’idéal qui fonde cette famille politique.

A deux ans de l’élection présidentielle de 2016, le journal estime que cadres et partisans de la majorité vivent apparemment dans l’incertitude.

Une incertitude qui serait renforcée par l’attitude  de Joseph Kabila qui n’est toujours pas exprimée sur son avenir à la tête du pays au terme de son second et dernier mandat.