Bukavu : 6 comptoirs miniers annoncent leur fermeture dès janvier 2009

Les propriétaires de ces comptoirs miniers du Sud Kivu, agréés et affiliés à la Fec, ont pris la décision de suspendre leurs activités d’achat et d’exportation des matières précieuses à partir du premier janvier 2009. Dans un communiqué de presse rendu public ce lundi 1er décembre à Bukavu, ils justifient cette décision, entre autres, par des accusations selon lesquelles l’activité d’exportation minière alimenterait les guerres et rebellions, ainsi que le refus de la validation des licences d’exportation par la banque commerciale congolaise, rapporte radiookapi.net

Selon M. Milabio, secrétaire permanent à la Fec, la décision des comptoirs de suspendre leurs activités est la conséquence des contraintes dont les hommes d’affaires du secteur minier sont victimes de la part des autorités de tutelle. Ceci, en plus des accusations dont ils sont l’objet de la part de plusieurs rapports internationaux, ainsi que de la presse : « Nous avons reçu la note circulaire de son excellence monsieur le ministre des mines. Il dit qu’il met fin à l’agreement des comptoirs, qu’il n’y aura plus d’exploitation de minerais bruts. La communication nous est parvenue dans les trois mois. Il faudrait donner à l’opérateur économique, qui s’inscrirait dans le domaine de la transformation, le temps d’acheter le matériel. Et ensuite, nous sommes à Bukavu. La transformation ici, c’est de l’énergie, alors qu’à Bukavu, nous n’avons pas de l’énergie, tant en qualité qu’en quantité. Avec la sommation de tous ces éléments, nous trouvons que les opérateurs économiques vont avoir des ennuis terribles. »

Le chef de Division provinciale des mines trouve, quant à lui, que si les hommes d’affaire du secteur minier maintiennent leur décision, ce sera un grand manque à gagner. D’autant plus que, souligne Tembeze Nyamugusha, 80% de l’économie du Sud Kivu dépend de l’exploitation artisanale des minerais : « Les opérateurs économiques du secteur minier voudraient prendre cette mesure de façon à raisonner les gouvernements au niveau national et provincial. Qu’ils comprennent l’impact de leurs activités au niveau des recettes du trésor. La majorité des minerais sont exploités au Sud Kivu d’une manière artisanale. C’est à 80% par les populations congolaises. Si on prive les creuseurs artisanaux d’exploiter et de vendre artisanalement les minerais, ils vont se faufiler pour aller au Rwanda, en Ouganda et à Bujumbura. Vous n’aurez pas résolu le problème. »

Ces hommes d’affaires se sont également excusés auprès de la population compte tenu du désagrément que leur décision va entraîner.