Gouvernorat de l’Equateur : les états-majors des partis politiques en ébullition

Siège de l'assemblée provinciale de l'Equateur

Siège de l'assemblée provinciale de l'Equateur

Les concertations se tiennent au sein des partis politiques et plates formes en vue de désigner de potentiels candidats à l’élection du gouverneur de l’Equateur. A ce jour, à l’opposition comme à la majorité au pouvoir, on peaufine la liste des candidats. L’agitation observée actuellement dans les états-majors politiques fait suite à l’arrêt de la Cour suprême de justice, destituant l’ancien gouverneur de l’Equateur José Makila. Le vide ainsi créé donne libre cours aux nouvelles candidatures, rapporte radiookapi.net

A Kinshasa, dans la plupart des sièges nationaux des partis politiques qui comptent des députés provinciaux de l’Equateur, l’heure est à la concertation. Chacun réfléchit sur la composition d’un ticket gagnant pour l’élection du gouverneur, sur base des critères fixés du profil des candidats. Pour le MLC, il faut à tout prix garder la seule province dont le législatif et l’exécutif sont dirigés par l’opposition sur les onze du pays. Tandis que pour la majorité au pouvoir, c’est une occasion de tout rafler et de consolider sa suprématie sur l’échiquier national.

A ce jour donc, calendrier du scrutin n’est pas connu. La Commission électorale indépendante, CEI, pouvoir organisateur du scrutin, se dit prête à organiser l’élection du nouveau gouverneur de l’Equateur. Mais le grand handicap reste les moyens financiers. Selon le rapporteur de la CEI, il faut à son institution au moins 43 000 dollars américains pour organiser ce scrutin. Elle attend cet argent du gouvernement Dieudonné Mirimo ajoute que la CEI attend également d’être notifiée par un arrêt de la Cour suprême de justice.
Il faut signaler que l’assemblée provinciale de l’Equateur compte 108 députés repartis entre la majorité et l’opposition. Par ailleurs, les dernières évolutions de la situation politique ont déclanché le processus d’une nouvelle configuration politique à l’assemblée provinciale avec des probabilités de nouvelles alliances. Pour rappel, l’ancien gouverneur José Makila, membre de l’opposition, avait été élu avec une majorité de plus de 60 voix.

Notification de la CEI en rapport avec l’organisation de l’élection du gouverneur de l’Equateur

Des précisions suivantes sont données par Délion Kimbulungu Lumpu, porte-parole de la CEI, concernant justement la notification de la CEI pour l’organisation du scrutin à Mbandaka.
En date du mercredi, 23 septembre 2009, la Cour suprême de justice a bel et bien notifié la Commission Electorale Indépendante de son arrêt destituant le gouverneur de l’Equateur et demandant à la CEI de procéder dans les délais (15 jours – article 160 de la Loi électorale). Le vendredi, 18 août 2009, le Premier ministre, chef du gouvernement a engagé les ministères du Budget et des Finances à faciliter l’organisation matérielle de cette élection en mettant à la disposition de la Commission électorale indépendante, le somme budgétisée de 43.683$ USD pour l’organisation matérielle du scrutin. La CEI attend toujours le décaissement desdits fonds par les institutions gouvernementales habilitées.
Une fois les moyens financiers réunis, la CEI procédera à la publication du calendrier des opérations électorales pour l’élection du gouverneur du vice-gouverneur de la province de l’Equateur, souligne le porte-parole de la CEI.
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Le feuilleton d’une déchéance

En janvier 2009, les députés provinciaux de l’Equateur, votent, dans leur majorité, une motion de défiance contre le gouverneur José Makila pour détournement des fonds. Le gouverneur ne se dit pas vaincu. Et conformément à la constitution, il introduit une requête en annulation de la motion de défiance à la Cour suprême de justice et demande sa réhabilitation. Depuis lors, la province est dirigée par le vice-gouverneur Jean Claude Baende qui ne fait pas l’unanimité autour de lui, comme l’a reconnu Mgr Kumuondala. Pendant ce temps, l’Equateur est plongé dans une crise politique sans précédent qui freine la vie publique.

En juillet dernier, 7 mois après la motion de défiance contre Makila, la crise atteint son paroxysme et les voix s’élèvent pour condamner une sorte de laxisme de la justice. A Kinshasa, plusieurs personnalités de la province de l’Equateur haussent à nouveau le ton pour décrier cette situation qui bloque politiquement leur province. C’est le cas de Mgr Joseph Kumuondala, archevêque de Mbandaka Bikoro et du sénateur Henri Thomas Lokondo . Ces deux personnalités appellent la justice à décanter cette affaire pour le décollage de l’Equateur. Thomas Lokondo, sénateur l’AMP et élu de l’Equateur. exprime sa déception face à la lenteur judiciaire et dénonce même la politisation de l’affaire Makila. La coordination de la société civile de l’Equateur n’est pas en reste. Elle condamne la léthargie de la Haute cour et exerce des pressions. Pressions relayées le 16 septembre par le président du Sénat. Kengo wa Dondo, lui aussi originaire de l’Equateur, dénonce avec véhémence l’attitude des pouvoirs exécutif et judiciaire qui se sont impliqués dans la gestion de cette crise. « La crise à l’Equateur n’a que trop duré et l’Equateur mérite, comme toute autre province, d’avoir son gouverneur », s’écrie-t-il. Et pour aller plus loin, les sénateurs instituent une commission chargée d’enquêter sur la gestion de l’argent du Trésor public à l’Equateur.

Dès lors, la machine va se mettre en marche. Et déjà, le 11 septembre, le président de la Cour suprême de justice, Gervais Bimwenzi, annonce que la justice sera bien rendue dans une semaine sur le dossier Makila. Le lundi 21 septembre, la Haute cour rend son arrêt dans l’affaire qui opposait depuis 9 mois le gouverneur de l’Equateur José Makila à l’assemblée provinciale de sa juridiction. La Cour confirme donc la déchéance du gouverneur Makila à la tête de la province de l’Equateur. Elle charge la Commission électorale indépendante (CEI) d’organiser l’élection d’un nouveau gouverneur de province, dans un délai de 15 jours, et ce conformément à la constitution. Le gouverneur déchu s’incline devant la décision de la Cour. Toutefois, le 27 septembre, dans une conférence de presse, José Makila, ne cache pas sa déception vis-à-vis de la justice congolaise qu’il appelle à se débarrasser de « sa carapace déshonorante pour garantir l’élan de la jeune démocratie ». Il regrette, par exemple, que la Cour suprême de justice soit parvenue à rendre un arrêt dans un dossier pour lequel, lui qui avait introduit un recours auprès de cette juridiction, avait retiré ce recours.