Bukavu : 10 zones atteintes de choléra avec 7.079 cas dont 82 décès

La situation épidémiologique du cholera est préoccupante dans la province du Sud-Kivu, en général, et plus particulièrement dans la ville de Bukavu. Selon le médecin épidémiologique provincial du Sud-Kivu, 7.079 cas de choléra et 82 décès ont déjà été enregistrés depuis la première semaine de l’épidémie jusqu’à la 39e. La situation est loin de s’améliorer vu l’augmentation du nombre de nouveau cas, rapporte radiookapi.net

Le choléra frappe actuellement 10 des 34 zones de santé de la province du Sud Kivu. Selon le médecin épidémiologique à l’inspection provinciale de santé, dans les 3 zones de Bukavu, la situation est plus préoccupante à cause de l’augmentation du nombre des cas au quotidien.
Le docteur Rick Shamavu donne des chiffres de la dernière semaine : « La province a enregistré 644 cas et 7 décès. Aux 9 zones de santé touchées par l’épidémie, s’est ajoutée une autre zone de santé, c’est la zone de Bunyakiri. Maintenant dans les 3 zones de santé urbaines de Bukavu, la situation est plus préoccupante parce les cas ne font qu’augmenter. Pour la zone de santé de Kadutu, à la 38è semaine, nous étions à 129 cas et 2 décès. Alors qu’à la semaine 39e, nous avons enregistré 150 cas et un décès. Donc, ici à Bukavu, c’est préoccupant

Aperçu historique des chiffres de l’OMS

La flambée de choléra a été enregistrée en janvier 2009. Selon un rapport de l’OMS, 1.018 cas dont 8 décès enregistrés de la 1ère à la 4e semaine de 2009. Toujours selon la même source, les zones de santé les plus touchées sont : Uvira (64 cas avec 1 décès), Kadutu (26 cas), Ruzizi (21 cas), Kalehe (14 cas avec 1 décès) et Nundu (7 cas dont 2 décès). De la 1ère à la 4e semaine, le Sud Kivu a enregistré un total de 1.018 cas avec 8 décès.
Depuis, le nombre des cas et de décès ne cessent d’augmenter au jour le jour et la maladie s’étend de plus en plus dans la province, en dépit des quelques dispositions prises. Et le 14 septembre dernier, le gouverneur de province déclare officiellement l’existence de l’épidémie dans la province.

Les efforts fournis pour juguler la maladie

Les autorités ont fourni des efforts en vue d’endiguer la maladie, en appui avec les agences onusiennes et les ONG, mais l’épidémie n’a cesser de se répandre.
Au lendemain de l’annonce officielle de l’épidémie dans la province, la division provinciale de la santé a annoncé à radiookapi.net qu’avec l’appui de ses partenaires de santé (OMS, UNICEF, IRC…), elle allait travailler pour une riposte prompte contre cette épidémie dans la province. Auparavant, dans le cadre de la prise en charge des personnes malades à Baraka et ses environs, l’ONG MSF/Hollande a procédé à l’inauguration du centre de traitement à Baraka le 13 mars 2009. D’une capacité d’accueil de plus ou moins 150 malades, ce bâtiment entièrement réhabilité sur fonds propre de MSF/Hollande servait dans le temps de centre de nutrition thérapeutique. Cette prise en charge a permis de réduire le nombre des cas en huit semaines.

Selon un autre rapport de l’OMS, de la 1ère à la 4e semaine, alors que le Sud Kivu a enregistré un total de 1.018 cas avec 8 décès, cette agence onusienne a appuyé les actions de riposte dans les zones touchées, en fournissant notamment des kits anti cholériques ainsi que d’autres intrants nécessaires à la prise en charge des cas dans les zones de santé affectées.

Les difficultésrnLes organisations humanitaires opérant dans cette province ne cessent de revenir sur les difficultés d’accès aux malades à cause de l’insécurité, la consommation de l’eau impropre et la non observance des règles de l’hygiène publique par la population. Ceci dans un champ de misère, la malnutrition, les conflits qui favorisent l’éclosion de la maladie.