Kinshasa : «Hôpital sans médecin », la grève se radicalise dans les hôpitaux publics

Entrée principale de l'hôpital général de Kinshasa

Entrée principale de l'hôpital général de Kinshasa

«Hôpital sans médecin », c’est le mot d’ordre lancé par le Synamed, syndicat national des médecins. Selon le docteur Muanda Juvénal, secrétaire exécutif provincial du Synamed, toutes les institutions sanitaires publiques, regroupées au sein de 27 sections à travers la ville province de Kinshasa sont concernées par cette grève. Les médecins du secteur public revendiquent le respect et l’application du protocole d’accord signé entre le Synamed et le gouvernement congolais, rapporte radiookapi.net

Le docteur Muanda Juvenal précise que la grève ne prendra pas fin aussi longtemps que les revendications des médecins ne seront pas prises en compte par le gouvernement central. Cette grève donne lieu à une crise sociale, néfaste à la population, surtout les habitants pris en charge dans les structures sanitaires publiques. Les soins de santé deviennent précaires. Le Synamed décline toute responsabilité quant aux conséquences de cette grève et responsabilise le gouvernement national.

Une grève à épisodes

La grève déclenchée ce mercredi n’est pas à ses débuts. Elle a commencé le 31 août 2009, après un préavis de grève adressé en date du 12 août au gouvernement provincial de Kinshasa. Les médecins ont, en ce temps, adressé également un cahier des charges au gouvernement. Ce cahier reprenait leurs revendications.
Faute d’une réponse satisfaisante à leurs préoccupations, les médecins ont déclanché un mouvement de grève, le 31 août 2009. En cette période, le gouvernement national s’engageait à respecter certains points. Il s’agit notamment de la nomination d’un nouveau collège de dirigeant à la tête de l’hôpital de l’Amitié de Nd’jili et du paiement de la prime et des salaires des médecins par voie bancaire.
En attendant l’effectivité de ces mesures, le Syndicat s’est engagé à une cessation de la grève pour montrer sa bonne fois et donner au gouvernement le temps de s’y pencher.
Le 10 septembre 2009, aucune réaction n’est enregistrée de la part du gouvernement. Une autre série de grèves sera déclanchée. Les négociations, une fois de plus, seront entamées le 12 septembre 2009. Avec comme différence, cette fois-ci, la création d’une commission chargée de produire une série de projets d’arrêtés ministériels reprenant toutes les revendications des médecins.
Dans le cadre d’un nouveau protocole d’accord entre le gouvernement et le Synamed, ce dernier s’est engagé de son côté de suspendre la grève. Les médecins réunis à cette fin ont décidé de ne pas mettre fin définitivement à la grève mais plutôt d’observer un service minimum pendant 10 jours, un deadline donné à la commission de faire son travail.
Un médecin de l’hôpital Mama Yemo de Kinshasa a indiqué que les engagements pris par le gouvernement n’ont jamais été respectés, et ce malgré 11 projets d’arrêtés ministériels produits par la commission ad hoc.
Au vu de ce qui précède, précise le secrétaire exécutif du Synamed, le Syndicat est passé du service minimum à la grève générale depuis ce mercredi matin. Nous avons tenté en vain d’obtenir la réaction du gouvernement dans ce nouvel épisode de grève des blouses blanches.