Procès Didace Namujimbo : les avocats de la veuve prêts à se retirer

Le collectif des avocats conseils de la veuve de Didace Namujimbo menace de se retirer du procès si tous les moyens matériels et sécuritaires nécessaires ne sont pas mis à leur disposition avant la prochaine audience. Audience prévue le 25 février au tribunal militaire de garnison de Bukavu.

Dans un mémorandum daté du 20 février, ces avocats évoquent  l’incapacité financière de leur cliente pour justifier leurs menaces. La veuve Namujimbo ne parvient pas à pourvoir aux frais judiciaires, d’après eux.

Elle n’arrive pas à pourvoir aux frais de consignation pour se constituer partie civile, payer les frais pour photocopier des pièces du dossier et rémunérer ses avocats, affirment-ils dans leur mémorandum adressé au tribunal militaire de garnison de Bukavu.

Le collectif des avocats de la veuve Namujimbo sollicite un appui financier et sécuritaire auprès de toutes les bonnes volontés notamment la Monuc, les organisations nationales et internationales et les ambassades pour poursuivre leur participation au procès.

Les avocats insistent également pour que le tribunal militaire de garnison de Bukavu se déclare incompétent pour statuer sur les infractions commises par des civils, demandant le renvoi de la cause devant une juridiction civile. Ces avocats disent  inquiets d’assister une fois de plus à une parodie de justice. Allusion faite au procès de Serge Maheshe, un autre journaliste de Radio Okapi assassiné à Bukavu en 2007.

Didace Namujimbo, journaliste de Radio Okapi Bukavu a été assassiné le 21 novembre 2008, non loin de son domicile.

Le soir du crime

Vendredi 21 novembre 2008 vers 21 heures 30, Didace Namujimbo est assassiné non loin de son domicile, dans le quartier Mukukwe de Bukavu. Didace Namujimbo est abattu par balle par des inconnus alors qu’il rentrait chez lui. Les assaillants prennent la fuite, laissant dans la rue le corps de Didace Namujimbo étendu devant une maison. Le corps va passer la nuit à cet endroit. Les voisins ne le découvriront que le lendemain à l’aube.

Sur demande du parquet de Bukavu, le corps est levé et autopsié à l’hôpital général de Bukavu. Une enquête policière est ouverte le jour même de l’autopsie.

Longue attente

Huit mois après l’assassinat de Didace Namujimbo, l’ONG de défense et de la promotion de la presse Journaliste en danger, JED, avait appelé la justice à mener une enquête équitable et juste sur sa mort. La justice aura mis plus d’une année pour ouvrir le procès.

48 heures après la commémoration du premier anniversaire de son assassinat, l’un de ses présumés assassins, le caporal déserteur des FARDC Sébastien Tandema, alias Mao, s’était évadé du cachot de la 10e région militaire. Il s’était soustrait de ce centre de détention le 23 novembre 2009, tôt le matin, échappant à la vigilance de la garde. L’arrestation de ce présumé meurtrier était intervenue à la veille du premier anniversaire de la mort de Didace Namudjimbo, le vendredi 20 novembre dernier. L’un des avocats de la famille Namujimbo avait dénoncé une complicité dans cette évasion.