RDC: les opérateurs du secteur pharmaceutique sollicitent plus de facilités fiscales

Des participants à l’atelier de formation des formateurs pour l’installation des comités pharmaceutiques et thérapeutiques organisé du 15 au 23/08/2011 à Kinshasa. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Les opérateurs congolais du secteur pharmaceutique ont appelé, vendredi 1er février, le Gouvernement à leur accorder plus de facilités fiscales en les exonérant de certaines taxes. Joseph Ilunga, patron de Pharmagros, entreprise spécialisée dans la fabrication et vente des produits pharmaceutiques en RDC, dit avoir besoin de 5 millions de dollars américains pour maximiser sa production. De son côté, le pharmacien Basile Ntondele aurait besoin d’1 million de dollars américain pour équiper son laboratoire de 3 000 m2 dans la périphérie de Kinshasa.

Le patron de Pharmagros a indiqué que le respect de la chaîne de vente des médicaments permet à sa firme de lutter contre la contrefaçon, qui a pris de l’ampleur en RDC.

«C’est plus facile pour nous de travailler avec les dépositaires parce qu’on sait contrôler ce circuit de vente. Tout médicament griffé pharmagros peut être retracé jusque chez nous; sinon, il est entré de manière frauduleuse ou peut-être volé par quelqu’un», a indiqué Joseph Ilunga dans un entretien à Radio Okapi.

Il a expliqué que son entreprise dispose d’une petite unité de production en RDC où il fabrique des vitamines tandis que les médicaments plus élaborés sont fabriqués dans des laboratoires installés à l’extérieur du pays avec lesquels travaille Pharmagros.

«Nous avons des laboratoires reconnus et visités par l’Etat congolais qui fabriquent sous licence les médicaments que nous mettons à la disposition de la population congolaise. Ces médicaments sont fabriqués selon les normes», a poursuivi Joseph Ilunga.

Opérationnelle depuis 1981, l’entreprise Pharmagros emploie une cinquantaine de personnes.

De son côté, le chercheur Basile Tondele se plaint de ne pas être soutenu par le gouvernement congolais. Spécialisé dans la fabrication des médicaments à base de plante naturelle, il dit être exposé aux taxes exorbitantes et tracasseries administratives.

«Dans un pays comme celui-ci, j’aurai pu bénéficier de certains avantages au moment où je ne bénéficie pas de subventions de l’Etat. Mais, je suis vraiment talonné alors que l’agrément du ministère de la Recherche scientifique a détaillé des avantages dont je devais bénéficier», s’est plaint Basile Ntondele.

Fils d’une tradi-praticienne, il a déjà mis sur le marché national et international plusieurs produits pharmaceutiques d’origine végétale dont la Méyamicine, le Diasostymile et le Zinginalis.

Le chercheur Tondele cultive se vante de produire localement ses produits fabriqués des plantes naturelles.

Mais pour le patron de Pharmagros, tout fabricant local de produits pharmaceutiques importe certains produits notamment les emballages, les acides, les colorants, les narcotiques qui proviennent en majorité d’Inde et de Chine.

Dans le souci de promouvoir la production pharmaceutique nationale, certains produits dont la quinine, le mébendazole, le paracétamol et l’amoxyciline sont interdits d’importations.

Selon la Fédération des entreprises du Congo (Fec), en RDC on compte environ vingt-huit industries pharmaceutiques.

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