Cas-info.ca : « Joseph Kabila se retire et « tue » Katumbi »

Revue de presse du lundi 13 août 2018.

Le Président congolais Joseph Kabila ne cesse d’enregistrer les félicitations de ses pairs africains et celles provenant d’autres membres de la Communauté internationale. L’un d’eux, le président de l’Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa, est venu personnellement à Kinshasa, « prendre note » des progrès « importants », accomplis dans le processus électoral. À l’origine de ce concert de satisfaction, la « décision historique » -l’expression vient d’Isidore Ndaywel-de Joseph Kabila, de renoncer à un 3e mandat, en désignant un dauphin, son ancien ministre de l’intérieur, Emmanuel Ramazani Shadary, analyse Cas-info.ca

Si, par ce choix, Joseph Kabila a mis fin à un suspense long de plus de deux ans, le chef de l’État, a, toutefois, pris soin de s’assurer que son poulain aura toutes les chances de poser ses valises au Palais de la Nation dans cinq mois. Pour cela, le «Raïs» devait d’abord se débarrasser de la menace la plus sérieuse contre ce projet de statu quo : Moïse Katumbi, bloqué en Zambie pour ne pas retourner en RDC, décrypte le média en ligne, qui rappelle que l’opposant est aussi «poursuivi dans une série de nébuleuses affaires-spoliation de terrain, recrutement de mercenaires, falsification de documents ou encore détention d’une nationalité « italienne » en concurrence avec celle exclusive de la RD Congo».

Pour ce « cas Katumbi », le vice-Président d’Ensemble pour le changement demande au chef de l’Etat de lever la mesure qui retient son leader à l’extérieur du pays et « de libérer les prisonniers politiques encore en prison », plaide Pierre Lumbi que cite Forum des As.

Pour ce quotidien, Pierre Lumbi considère la désignation du dauphin à ses yeux comme une victoire d’étape. Il convie le peuple congolais à «demeurer vigilant et à ne point se relâcher dans la lutte pour la décrispation politique, la tenue des élections le 23 décembre 2018 sans la machine à voter, ni fichier corrompu, dans le strict respect de la Constitution et de l’Accord du 31 décembre 2016».

Et Le Potentiel de renchérir : «comme en 2015, Pierre Lumbi lance à nouveau un appel vers le chef de l’Etat. Le vice-président d’Ensemble pour le changement, plate-forme électorale de Moïse Katumbi, rappelle au chef de l’Etat qu’il a l’occasion d’inscrire en lettres d’or son nom dans les annales politiques de la RDC».

En effet, en 2015, Pierre Lumbi avait claqué la porte de la Majorité présidentielle. D’autres figures emblématiques de la MP le suivront dans cette fronde, dont Olivier Kamitatu, Christophe Lutundula, Charles Mwando Nsimba, José Endundo et Gabriel Kyungu wa Kumwanza. Leur seul péché aura été d’avoir appelé le chef de l’Etat, Joseph Kabila, à se soumettre à la Constitution en renonçant à un 3ème mandat, à l’expiration de son mandat en décembre 2016, rappelle le quotidien qui fait remarquer que deux ans plus tard, le président Kabila a donné raison au G7, en désignant son dauphin en la personne d’Emmanuel Ramazani Shadary.

Opposition : candidature unique

Après le dépôt de sa candidature à la présidentielle du 23 décembre prochain, le président de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), passe à l’étape de présentation de son projet de société, renseigne 7sur7.cd

Intitulé « Vaincre la pauvreté », Félix Tshisekedi va donc dévoiler le contenu de son projet de transformation de la RDC le mercredi 15 août prochain à Kinshasa. Un projet de société sur lequel il s’appuiera pendant la campagne électorale pour tenter de gagner la confiance du peuple, ajoute ce site internet d’informations.

Pour sa part, Politico.cd reprend le conseil de l’association africaine de défense des droits de l’homme (ASADHO), par l’entremise de son président national, Me Jean-Claude Katende. Il exhorte l’opposition politique congolaise à se choisir un candidat unique pour mieux affronter le candidat du pouvoir à la prochaine élection présidentielle prévue le 23 décembre 2018.

Personne d’entre eux ne peut gagner cette élection s’il n’est pas candidat unique de l’opposition et s’il n’est pas soutenu par les autres opposants“, martèle M. Katende qui dit croire que l’opposition congolaise est capable de présenter un candidat unique à l’élection de décembre 2018.

Alors que l’idée de la candidature prend déjà corps avec la tripartite UNC-MLC-UDPS, L’Avenir souligne qu’Ensemble pour le changement conteste cette réunion des trois leaders de l’opposition.
Si Kamerhe et les deux autres pensent mieux faire, du côté d’Ensemble pour le changement, l’on a du mal à digérer ce comportement de leurs pairs de l’Opposition. Ceci parce que Moïse Katumbi, leader de cette plateforme traine encore à l’extérieur du pays, et a du mal à y retourner. Situation qui compromet même sa participation aux prochaines élections, écrit le journal.
Pour Delly Sessanga, secrétaire général d’Ensemble pour le changement, « La candidature commune doit être la résultante d’un processus politique qui conduit aux élections libres, démocratiques, transparentes, apaisées et inclusives. Si tous ces 5 critères sont remplis bien évidemment, il y aura lieu de pouvoir aller vers une candidature commune », a-t-il dit, poursuivant qu’en dehors de l’ « inclusivité », parler de la candidature commune serait mettre la charrue devant le bœuf, poursuit L’Avenir.