RDC : des pêcheurs congolais torturés et leur matériel saisi par la marine ougandaise

Au moins une trentaine des pêcheurs congolais de Kyavinyonge et de Kisaka, arrêtés puis torturés par la marine ougandaise, en l’espace d’une semaine sur le lac Edouard, dans les territoires de Beni et de Lubero.

La Fédération des pêcheurs artisanaux (FECOPEILE) plaide pour une action urgente de deux gouvernements, congolais et ougandais, afin de baliser les frontières lacustres.

Les six pêcheurs congolais de Kisaka, arrêtés jeudi, ont été sérieusement fouettés et torturés, avant d’être relâchés par la marine ougandaise, dans la zone frontalière entre les eaux ougandaises et congolaises, selon FECOPEILE. Et deux moteurs hors-bord saisis. Comme les autres fois, ils sont accusés de franchir les frontières lacustres.

Ce que démentent les victimes qui accusent à leur tour la marine ougandaise d’avoir traversé les eaux congolaises pour les pourchasser. Selon toujours le secrétaire général de FECOPEILE, Josué Mukura, 21 autres pêcheurs de Kyavinyonge, dans le territoire de Beni ont été également arrêtés puis tabassés, toujours par les ougandais, qui ont saisi 7 moteurs et 5 pirogues, la semaine dernière.

Josué Mukura, qui déplore ces cas de tracasseries devenus recurrents, parle de plus de 150 moteurs hors-bord et autres matériels des pêcheurs congolais saisis par la marine ougandaise depuis 2015.

Pour lui, cette situation touche sur la vie socio-économique des pêcheurs et les appauvrit. Il réitère son appel aux gouvernements congolais et ougandais d’harmoniser afin de baliser les frontières lacustres. Cela éviterait, dit-il, de tels incidents et accusations mutuelles.

M. Mukura insiste également en demandant au gouvernement congolais de règlementer la pêche dans cette partie du Nord-Kivu et éradiquer les groupes armés qui inquiètent les pêcheurs.