Kinshasa : Jed demande le rétablissement du signal de la RLTV

Journalistes en danger désapprouve la coupure du signal de la Radio Télévision Lisanga (RLTV) après la diffusion des propos d Etienne Tshisekedi. Pour Jed, «la bonne foi présumée du journaliste a été mise à rude épreuve et le leader de l’UDPS porte seul la responsabilité de ses propos» jugés haineux. De son coté, l’Observatoire des medias s’insurge contre l’absence de vrais débats dans les medias en cette période électorale.

Le secrétaire général de Jed, Tshivis Tshivuadi, dit regretter « amèrement » les déclarations de M. Tshisekedi, candidat à la présidentielle de novembre 2011 en RDC. Des déclarations qui ont conduit à la coupure du signal de Radio Lisanga Télévision (RLTV).

«Nous désapprouvons la décision qui a été prise de couper sans préavis le signal. Jusqu’à présent, il n’y a personne, ni du conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication, ni du ministère de la Communication et des médias, qui a revendiqué la décision de couper le signal de la RLTV», a déploré le Sg du Jed.

Tshivis Tshivuadi pense que, dans cette affaire, la bonne foi présumée du journaliste et de la RLTV a été mise à rude épreuve par les déclarations d’Etienne Tshisekedi. Il demande donc que le signal de la RLTV soit rétabli.

«Qu’une mise en garde sévère soit faite à l’endroit de ce média et de tous les autres qui font également dans les insultes et les attaques personnelles et les incitations de tout genre depuis que la campagne a commencé», a-t-il dit.

Suite à la diffusion des propos du leader de l’UDPS sur la RLTV, Jed a publié un communiqué dans lequel il invite les médias à faire preuve «d’une plus grande responsabilité» en cette période électorale.

L’ONG de défense des droits des journalistes affirme qu’il se désolidarisera de tout journaliste et de tout media qui sera pris en flagrant délit d’incitation à la haine ou à la violence.

Le signal de la RLTV a été coupé suite aux propos tenus dans la nuit du dimanche 6 novembre par le leader de l’UDPS Etienne Tshisekedi lors d’une intervention téléphonique depuis l’Afrique du sud.

De son côté, l’Observatoire des medias (Omec) invite les professionnels des medias à ne pas laisser libre cours aux manipulations politiciennes.

Dans un communiqué publié lundi 7 novembre, l’Omec demande aux journalistes d’amener les candidats à proposer des programmes réalistes, afin d’aider la population à voter utile.

Pour Polydor Muboyayi, président de l’Omec, les électeurs ne peuvent pas choisir en toute responsabilité s’ils ne connaissent rien du candidat, ou du programme d’un parti donné. Il appelle ainsi les médias à plus de responsabilités.

«Nous constatons un flagrant parti pris et des appels à la haine. Aujourd’hui, le danger est que la case puisse à nouveau brûler et que demain on dise que c’est la faute aux médias», a prévenu le prédisent de l’Omec.

Selon lui, les médias doivent remettre les politiques qui dérailleraient sur le droit chemin et obtenir d’eux un discours responsable qui les engage vers une certaine vision de l’avenir.

«Il appartient au journaliste, par les questions qu’il pose, de pousser l’homme politique à apporter la preuve qu’il a effectivement la capacité de réaliser le programme qu’il présente et que ce n’est pas juste un discours lancé comme on l’a connu en 2006», a-t-il précisé.

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