Nord-Kivu : le HCR dénonce l’intrusion des groupes armés dans les camps de déplacés

Le Haut commissariat de l’Onu pour les réfugiés (HCR) a dénoncé vendredi 4 février l’intrusion depuis fin 2011 des groupes armés dans les camps de déplacés dans l’Est de la RDC. D’après son porte-parole, des déplacés internes ont été torturés et tués par des éléments armés dans des camps du Nord-Kivu, où trente et un sites accueillent près de 79.000 déplacés.

« Un certain nombre de camps sont touchés notamment dans le territoire de Masisi, plus précisément le camp vers Nyanzale, Muweso, où des intrusions armées ont eu lieu, mais également des atrocités commises sur les déplacés internes », a affirmé Céline Schmitt, porte-parole de cette agence des Nations unies en RDC.

« Cette situation nous inquiète puisque les intrusions armées violent le caractère civil des camps des déplacés du Nord-Kivu », a-t-elle ajouté.

Dans un communiqué publié à cet effet, le HCR appelle toutes les parties concernées à respecter le caractère civil des camps. L’agence onusienne dit travailler avec les autres partenaires pour renforcer la sécurité autour et dans les camps de réfugiés.

La violence empêche aussi les acteurs humanitaires d’accéder aux camps,
dont seulement huit sur trente et un leur sont accessibles « sans escorte militaire », relève le HCR.

« Actuellement, il y a seulement 40 policiers déployés pour assurer la
sécurité de six camps » de la province, a précisé Céline Schmitt.

« Certainement il en faudrait plus pour pouvoir sécuriser la totalité de ces camps de déplacés. Nous travaillons également avec la mission de maintien de la paix ici, nous avons des échanges et des discussions pour les informer justement du problème que nous rencontrons dans les camps, et voir avec eux comment ils peuvent améliorer la sécurité et faire en sorte que les populations civiles soient protégées », a-t-elle ajouté.

Depuis novembre 2011, les provinces du Nord et du Sud-Kivu ont connu un regain de violences impliquant les FDLR, des groupes armés locaux et des troupes de l’armée régulière chargées de les combattre.

Ces violences ont fait au moins 77 morts et entraîné le déplacement de plus de 100.000 personnes. Plus de 1,1 million de personnes déplacées vivaient dans ces deux provinces fin septembre 2011, selon les chiffres de l’ONU.

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