A l’occasion de la célébration du quinzième anniversaire de l’arrivée au pouvoir de Laurent Désiré Kabila, ce jeudi 17 mai 2012, les anciens compagnons du défunt président ont demandé aux dirigeants actuels de s’inspirer des idées de l’ancien leader de l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) qui a chassé le maréchal Mobutu du pouvoir il y a quinze ans, jour pour jour.
Pour les anciens collaborateurs de Laurent Désiré Kabila qui ont participé à une messe en mémoire du chef de l’Etat assassiné en 2001, le 17 mai devrait être une journée de réflexion sur l’héritage du défunt président.
« Les dirigeants actuels doivent faire un effort pour appliquer absolument les idées de Laurent Désiré Kabila », a déclaré Babi Mbayi, ministre dans plusieurs gouvernements de « Mzee ».
Il a dit regretter que le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale « soient revenus en maître chez nous alors que Laurent Désiré avait beaucoup de suspicions à leur égard ».
De son coté, Agathe Mulimbi, responsable d’une structure chargée du social dans le régime de Laurent Désiré Kabila, a plaidé pour une plus grande participation des femmes à la gestion de la République.
Proche collaborateur de l’ancien président et ancien ministre de la Justice et de l’Intérieur, Mwenze Kongolo a estimé que la célébration de la journée du 17 mai est un devoir de mémoire.
Au cours d’une conférence de presse organisée ce jeudi, le président de Patriotes Kabilistes, un parti politique d’opposition, a salué la chute du régime de Mobutu, évincé par une rébellion conduite par Laurent Désiré Kabila avec l’aide des pays voisins comme le Rwanda et le Burundi.
« Je pense que tous les Congolais devraient se rappeler que c’est la date d’aujourd’hui qui a fait qu’ils ont été libérés de la dictature. Nous avons donc toutes les raisons de fêter », a indiqué Mwenze Kongolo.
Pour lui, le bilan de Laurent Désiré Kabila à la tête du pays (mai 1997-janvier 2001) est très positif.
« Il y a eu un redémarrage », s’est-il félicité, ajoutant qu’à la tête du ministère de l’Intérieur, il a créé la police et la Direction générale de migration (DGM) « pour mettre de l’ordre et renflouer les caisses de l’Etat ».
Les collaborateurs de Joseph Kabila, qui a succédé à son père en 2001, disent comprendre les préoccupations des proches de l’ancien président.
Mais selon eux, l’action de l’actuel président s’inscrit bien dans la pensée de son prédécesseur.
Christophe Kolomony, Administrateur directeur général de la RTNC (chaîne de télévision et de radio publique) et membre du parti présidentiel, explique, par exemple, que Joseph Kabila matérialise le souci de son père d’améliorer les conditions de vie de la population par son programme quinquennal intitulé : « révolution de la modernité ».
Un bilan diversement apprécié
Les Kinois interrogés par Radio Okapi ce jeudi sont partagés sur le bilan de ces quinze dernières années.
« 15 ans après le départ de Mobutu, je trouve que le bilan est un peu positif. Il y a certaines choses qui ont changé. Nous avons acquis certaines libertés qu’on n’avait pas avant », a affirmé un Kinois.
Un autre pense plutôt que l’arrivée au pouvoir de Laurent Désiré Kabila n’a rien apporté au pays.
Un autre Kinois estime que ce changement de régime a permis à tous les partis politiques de participer activement au débat public.
Pour un autre habitant de la capitale congolaise, ces quinze dernières années ont été marquées par des violations des droits de l’homme et l’impunité.
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