RDC : le gouvernement décrète « la mobilisation générale » contre la mutinerie aux Kivu

Le premier ministre, Matata Ponyo Mapon et les membres de son gouvernement le 07/05/2012 au Palais du peuple à Kinshasa, devant l’Assemblée nationale. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

« Le gouvernement décrète la mobilisation de l’ensemble du peuple congolais pour faire échec à cette nouvelle tentative de déstabilisation du pays », a déclaré le ministre des Postes, Téléphones et Télécommunications, Kin Kye Mulumba, lisant le compte-rendu du conseil de ministres extraordinaire tenu, samedi 7 juillet à Kinshasa, après la prise de plusieurs localités du territoire de Rutshuru (Nord-Kivu), dont la cité de Bunagana, par les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23).

Dans le compte-rendu de ce conseil de ministres extraordinaire, le gouvernement congolais remercie la Monusco pour son appui dans la lutte contre les rebelles du M23.

Un casque bleu de la mission onusienne a été tué au cours des combats qui ont opposé ces rebelles et les militaires congolais, vendredi 6 juillet, dans la cité de Bunagana, désormais sous le contrôle du M23.

Pour le gouvernement congolais, la prise de ces localités démontre le soutien d’un pays voisin à la rébellion du M23.

Il remercie ainsi la communauté internationale d’avoir clairement  dénoncé l’implication étrangère dans la déstabilisation de l’Est de la RDC et demande au conseil de sécurité des Nations unies de « tirer toutes les conséquences qui s’imposent à l’endroit de tous ceux qui mettent à mal la paix et la sécurité dans la région des Grands lacs, endeuillant à nouveau le Nord-Kivu ».

Une annexe du rapport annuel du Comité des sanctions de l’ONU sur la RDC, rendu public au début du mois de juillet, indique que les forces armées rwandaises « fournissent du matériel militaire, des armes, des munitions et des fournitures diverses aux rebelles du M23 » et octroient soutien et protection au général rebelle Bosco Ntaganda, recherché par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre.

Selon RFI, les accusations du groupe d’experts des Nations unies reposent sur les témoignages anonymes de quatre-vingts mutins déserteurs dont trente et un Rwandais du M23.

Parmi les noms d’officiels rwandais cités dans ce rapport figurent ceux du ministre rwandais de la Défense, le général James Kabarebe, de son chef d’état-major, le général Charles Kayonga, et des généraux Jack Nziza, Emmanuel Ruvusha et Alexis Kagame.

Le ministre congolais des Médias et porte-parole du gouvernement, Lambert Mende a déclaré, jeudi 21 juin, qu’« il y a des rapports qui ont été vérifiés et que la communauté internationale est en train de vérifier à son niveau, faisant état des filières de recrutement des forces négatives qui insécurisent les Kivu à partir du Rwanda », indiquant que ce pays doit être tenu pour responsable de ces filières de recrutement sur son territoire.

Cependant, le gouvernement rwandais continue de nier toute implication dans la mutinerie qui a éclaté en avril dernier dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu.

Au cours d’une conférence de presse tenue mardi 19 juin à Kigali, le président du Rwanda Paul Kagame cité par RFI, avait affirmé que «le Rwanda n’est pas la cause des problèmes du Congo (…) », indiquant que les problèmes congolais doivent être gérés par les Congolais et réfutant tout soutien aux mutins du M23.

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