RDC : l’exploitation du pétrole aux Kivu risque d’exacerber les conflits armés, selon International Crisis group

Dans un rapport publié, mercredi 11 juillet, International Crisis group indique que la prospection pétrolière dans les provinces de Kivu risque « d’exacerber les dynamiques de conflit et de fragiliser la cohésion nationale ». Selon l’ONG, cette partie du pays est déjà « peuplé de groupes rebelles qui se livrent, à l’instar de l’armée congolaise, à l’exploitation illégale des ressources naturelles ».

« La présence de cette manne financière risque de relancer une course à l’enrichissement via les matières premières et comporte un risque d’instabilité », commente Marc-André Lagrange, analyste senior de l’ONG.

D’après le rapport, l’enlèvement d’un sous-traitant d’une compagnie pétrolière dans le parc des Virunga en 2011 rappelle que l’exploration a lieu dans des zones où l’insécurité prévaut.

International Crisis group se plaint aussi des conséquences de l’exploitation pétrolière sur l’environnement.

La délimitation officielle des blocs comprend des parcs naturels, dont certains sont classés au patrimoine mondial de l’humanité par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), et menace les ressources des populations locales.

L’exploitation et l’exploration du pétrole dans le parc des Virunga, par exemple, est buté à des résistances des populations locales et des défenseurs de l’environnement.

Une ordonnance du chef de l’Etat signée en juin 2010 accorde l’exploration et la production du pétrole dans le bloc 5 du rift albertin Est de la RDC à l’entreprise Soco internationale.

International Crisis group, qui signale dans son rapport que l’incapacité à trouver une solution à l’amiable au problème du pétrole au large de la côte ouest a envenimé les relations entre l’Angola et la RDC, note qu’une ruée vers le pétrole aura « des effets déstabilisateurs si le gouvernement n’adopte pas de mesures préventives tant à l’échelle régionale que nationale».

Marc-André Lagrange recommande au gouvernement plus de transparence dans l’attribution des permis d’exploitation et de production en excluant des accords de gré à gré.

Il propose aussi au gouvernement de réviser le code sur les hydrocarbures et d’instaurer un moratoire sur l’exploitation dans les zones instables de l’Est.

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