RDC-Rwanda : « La force internationale ne va pas remplacer la Monusco », selon Ntumba Luaba

Alphonse Ntumba Luaba, secrétaire exécutif de la CIRGL (photo cirgl.org)

Le secrétaire exécutif de la Conférence internationale de la Région des Grands lacs (CIRGL), Ntumba Luaba, a déclaré, jeudi 19 juillet, que la force internationale qui sera déployée à la frontière entre la RDC et le Rwanda ne va pas remplacer la mission onusienne mais plutôt la compléter. Il est en tournée dans les onze pays membres de la CIRGL pour consulter les dirigeants au sujet de la constitution de cette force qui aura pour mission de contrôler la zone frontalière commune aux deux pays et combattre les groupes armés dont les FDLR et le M23.

Ntumba Luaba s’est exprimé au terme d’une rencontre avec le chef de la Monusco, Roger Meece. Les deux personnalités ont notamment discuté d’une éventuelle collaboration entre la Monusco et la future force internationale.

Le secrétaire exécutif de la CIRGL n’a donné aucun détail sur la mise en place de cette force, se bornant à affirmer que les ministres de la Défense des pays membres vont bientôt se réunir pour en décider.

Par ailleurs, il a estimé qu’il était important que le mandat de la Monusco soit renforcé « pour lui donner la possibilité d’imposer la paix et de ne pas attendre que les groupes armés et les forces négatives attaquent pour riposter et aider les Forces armées de la RDC à riposter ».

« Evidemment, a-t-il précisé, le changement de mandat de la Mousco dépend du Conseil de sécurité des Nations unies et de son évaluation de la situation sur terrain ».

Le lundi 16 juillet, la société civile du Nord- Kivu a salué l’annonce de la mise sur pied d’une force internationale « neutre » le long de la zone frontalière commune entre le Rwanda et la RDC. Pour son vice-président, Me Omar Kavota, cette force devrait « œuvrer avec les casques bleus de la Monusco qui connaissent bien la région ».

Réunis en sommet interministériel, mercredi 11 juillet à Addis Abeba, les Etats de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) avaient recommandé la mise sur pied de cette force pour combattre les groupes armés actifs dans l’Est de la RDC.

Les chefs d’Etat rwandais et congolais avaient approuvé cette proposition quatre jours plus tard. Dans un document adopté, dimanche 15 juillet, Joseph Kabila et Paul Kagame avaient demandé aux Etats-membres de la CIRGL de « travailler avec l’Union africaine et l’ONU pour la mise en place immédiate d’une force internationale neutre pour éradiquer le M23 (…) et toutes les autres forces négatives dans la région des Grands Lacs ».

La mise en place de cette force fait suite à l’insécurité récurrente dans l’Est de la RDC accentuée depuis le début du mois de mai par la création de la rébellion du M23.

Le gouvernement congolais accuse le Rwanda de soutenir cette rébellion. Accusation que rejette le gouvernement rwandais.

Depuis le mois de mai dernier, l’Est de la RDC est en proie à cette nouvelle rébellion constituée des officiers mutins issus de l’ex-rébellion du CNDP.

Ces officiers, récemment radiés de l’armée, réclament l’application de l’application de l’accord de paix du 23 mars 2009 signé entre le gouvernement le CNDP. Cet accord prévoyait notamment l’intégration des combattants rebelles dans l’armée et dans la police ainsi que l’attribution des fonctions aux cadres civils de l’ex-rébellion.

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