RDC : le gouvernement est favorable à une évaluation de l’application de l’accord de paix de 2009

Julien Paluku le 8/3/2012 à Goma. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, a déclaré, samedi 28 juillet, que le gouvernement est favorable à une évaluation de l’accord de paix du 23 mars 2009 signé entre le gouvernement et l’ex-rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). Mais selon lui, cette évaluation ne peut être faite que par un comité de suivi international. Il répondait à une demande de la société civile de sa province qui réclame l’évaluation de cet accord dont le Mouvement du 23 mars (M23), nouvelle rébellion qui sévit dans l’est de la RDC dont les initiateurs sont issus du CNDP, exige l’application.

Pour Julien Paluku, à cause du conflit armé actuellement en cours au Nord-Kivu, cette évaluation ne peut pas être faite par un comité national composé des signataires de l’accord.

« Il faudrait que ça soit un mécanisme international qui se localise en dehors du gouvernement et des autres acteurs nationaux pour que l’on puisse évaluer cet accord avec plus d’objectivité », a-t-il indiqué, affirmant qu’un tel mécanisme est prévu par l’accord du 23 mars.

L’article 15 de cet accord prévoit, en effet, que l’Organisation des Nations unies, l’Union africaine et la Conférence internationale sur la région des Grands lacs (CIRGL) qui constituent le comité international de suivi, puissent évaluer la mise en œuvre de l’accord.

« Le Comité international de suivi effectuera des évaluations périodiques afin de mesurer les progrès réalisés dans la mise en œuvre de l’Accord. Il pourra également assister le Gouvernement dans la mobilisation de l’appui régional et international à la mise en oeuvre dudit Accord », stipule le deuxième alinéa de cet article.

Mais pour le gouverneur du Nord-Kivu, il ne fait aucun doute, au terme de cette évaluation, « l’opinion nationale et internationale se rendra compte effectivement de ce qui a été réalisé, des avancées significatives auxquelles on est arrivé ensemble ».

Le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, a confirmé les déclarations du gouverneur Paluku. Pour lui aussi, le gouvernement congolais a respecté l’accord signé avec le CNDP.

Depuis le mois de mai dernier, la rébellion du M23 affronte les militaires congolais au Nord-Kivu. Elle accuse le gouvernement de refuser d’appliquer l’accord du 23 mars 2009 qui prévoit notamment l’intégration des ex-rebelles du CNDP dans l’armée et la police ainsi que l’attribution des fonctions aux cadres civils.

En juin dernier, le  CNDP, transformé en parti politique à la suite de cet accord, a quitté la Majorité présidentielle (MP), plateforme politique qui soutient le chef de l’Etat Joseph Kabila.

Tout en niant l’assertion selon laquelle le CNDP quitte la MP pour rejoindre le M23, le ministre provincial de la Justice et Réinsertion du Nord-Kivu, François Ruchogoza a déclaré à Radio Okapi que son parti exigeait aussi du gouvernement congolais le respect dudit accord.

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