Guerre dans l’Est : la Belgique appelle la RDC à réformer son armée

Didier Reynders, Vice-premier ministre et ministre belge des Affaires étrangères, le 27/03/2012 à Kinshasa, lors d’une visite officielle. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Le vice-premier ministre et ministre belge des Affaires Etrangères, Didier Reynders, a déclaré lundi 20 août à Kinshasa que la solution de la guerre dans l’Est de la RDC passe par la réforme de son armée. Selon lui, le fait d’intégrer les rebelles et les mutins au sein des Forces armées « n’a peut-être pas été la bonne solution ».

« Je crois qu’il faut maintenant garantir l’intégrité du territoire du Congo et rétablir la paix, la stabilité et un Etat de droit. Ça passe par une réforme de l’armée. Je crois qu’on doit reconnaître que l’intégration par le passé des rebelles et des mutins à l’intérieur des forces armées n’a peut-être pas été la bonne solution », a affirmé Didier Reynders à l’issue de sa rencontre avec le président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku.

Il a indiqué que la Belgique est prête à apporter son appui aux FARDC pour matérialiser cette proposition. Le ministre belge s’est prononcé également sur les accusations de soutien au M23 que la RDC fait peser sur le Rwanda. A ce sujet, Didier Reynders a déclaré :

« Le Rwanda prétend ne pas être une part du problème, ce que nous souhaitons c’est que le Rwanda devienne une part de la solution. Il faut que le Rwanda participe activement à la fin de la rébellion et garantisse l’étanchéité de la frontière.»

Et pour garantir cette intangibilité de la frontière avec le Rwanda, le chef de la diplomatie belge estime que la force internationale neutre devrait être constituée au tour de la Mission de l’ONU pour la stabilisation en RD Congo.

« Je crois que c’est autour de la Monusco que pourrait se développer comme l’on dit d’ailleurs les pays de la région une force neutre internationale pour garantir l’étanchéité, la transparence  de la frontière », a-t-il dit.

Le déploiement d’une force internationale neutre entre la RDC et le Rwanda proposé lors du sommet interministériel des Etats de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), mi juillet à Addis-Abeba, a été discuté lors du dernier sommet des chefs d’Etat de la région à Kampala. Ces derniers avaient institué un comité des ministres de la Défense qui s’est réuni le jeudi 16 août à Goma et a décidé que le Rwanda, le Burundi, l’Ouganda et la RDC ne feront pas partie de ladite force.

Cette force, censée traquer les rebelles du M23, des FDRL et d’autres groupes armés actifs dans l’Est de la RDC, devrait être composée de quatre mille hommes. « Il y aura une commission qui déterminera la structure de cette force qui se déploiera dans les quatre zones à savoir: Beni, Ruwenzori, Walikale et Masisi », avait révélé le ministre congolais de la Défense, Alexandre Luba Ntambo après la rencontre avec ses homologues à Goma.

Le déploiement de cette force est consécutif à l’insécurité récurrente dans l’Est de la RDC marquée ces dernières semaines par la création d’une nouvelle rébellion, le Mouvement du 23 mars (M23), constituée des mutins de l’armée congolaise. Ces derniers, issus de l’ex-rébellion du CNDP, réclament l’application de l’accord de paix du 23 mars 2009 signé entre le gouvernement le CNDP.

Le M23, qui a installé récemment son administration dans plusieurs localités du territoire de Rutshuru qu’il occupe, dispose désormais d’un cabinet politique constitué d’un secrétaire exécutif, de dix chefs de départements et dix adjoints.